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Découverte de l'épave du sous-marin "La Minerve" : "La Marine est aujourd'hui fière de pouvoir honorer ses camarades"

Le 27 janvier 1968, le sous-marin militaire avait coulé en quatre minutes seulement. Il y avait 52 marins à son bord, qui pourront être "honorés" par la Marine nationale, selon son porte-parole.

Article rédigé par franceinfo
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Le sous-marin "La Minerve", dans le port de Marseille, en 1965. (STF / AFP)

L'épave du sous-marin militaire "La Minerve" a été retrouvée 51 ans après sa disparition, a annoncé lundi 22 juillet la ministre des Armées, Florence Parly. Le 27 janvier 1968, pendant un exercice, le bâtiment avait coulé en seulement quelques minutes au large de Toulon avec 52 marins à bord. "La marine est aujourd'hui fière de pouvoir honorer ses camarades", a réagi sur franceinfo Eric Lavault, capitaine de vaisseau et porte-parole de la Marine nationale.

>> Comment l'épave du navire "La Minerve", disparu il y a cinquante ans, a été retrouvée

franceinfo : Qu'est-ce que cette épave va nous apprendre ?

Eric Lavault : Ce n'était pas l'objectif de la mission que nous venons de terminer avec succès. L'objectif était d'apporter une réponse et de soulager probablement les familles et les proches. La marine est aujourd'hui fière de pouvoir honorer ses camarades, ses frères d'armes qui gisent en paix au fond de la Méditerranée et en même temps de soulager la détresse de leurs familles et de leurs proches. Pour ce qui est de cette mission, elle est achevée. Si derrière, on veut conduire d'autres opérations, c'est tout à fait possible, maintenant qu'on sait où est l'épave. Néanmoins, cet accident a permis d'avancer en termes de progrès techniques et en termes de progrès dans les procédures qu'appliquaient les sous-mariniers. Les sous-marins Daphné ont ensuite continué leur carrière durant de longues années sans accident hormis l'accident de l'Eurydice deux ans plus tard.

La ministre des Armées, Florence Parly, a parlé de "prouesse technique", en quoi avoir retrouvé cette épave est un exploit ?

Il faut comparer les opérations de recherche qui ont été menées immédiatement après le drame, entre les années 68 et 70, et celles qui sont conduites aujourd'hui. A l'époque, ils ne disposaient pas de positionnement par satellite, des capacités de calcul informatique qui sont aujourd'hui à notre disposition : le centre d'essai atomique a notamment pu exploiter les bases d'enregistrement des données sismiques qui avaient été réalisées au moment de l'implosion du sous-marin ce 27 janvier 1968. Elles ont été repassées dans les calculateurs modernes, on a pu réduire le triangle d'incertidude de la position du sous-marin. On a énormément progressé dans les connaissances des courants de fond, des courants dans les profondeurs de la Méditerranée, grâce aux recherches qui ont été réalisées par les services hydrographiques et océanographiques de la marine combinées aux capacités modernes de l'Ifremer et du Seabed Constructor américain, équipé de drones avec une multitude de capteurs, on est en mesure de réaliser cette prouesse. Les moyens français ont permis de circonconscrire la zone : grâce à cette collaboration inter-services, on a pu faciliter le travail des drones américains, ils sont beaucoup plus performants et ont pu travailler plus vite.

Vous allez organiser une cérémonie en mer avec les familles, est-ce que vous allez vous impliquer en tant que porte-parole de la marine nationale avec les familles dans cet événement ?

Le commandant en chef pour la Méditerranée, l'amiral du Ché, réalisera sur ordre de Madame Parly dans les semaines qui viennent une cérémonie en mer au profit des familles des victimes qui pourront se recueillir sur le lieu du drame. Les membres des familles sont bouleversées, d'abord parce que certaines personnes sont stupéfaites qu'on l'ait retrouvé, il y avait encore des gens sceptiques qui pensaient que la position du sous-marin resterait encore inconnue, et ont également été bouleversées par la rapidité avec laquelle on a retrouvé l'épave.

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