Viticulture : le projet d'exclure le Chablis de l'AOC Bourgogne reporté
Cette question provoque la colère des viticulteurs concernés, qui craignent de très lourdes conséquences économiques.
Le Chablis va-t-il rester dans l'appellation d'origine contrôlée Bourgogne ? La question provoque la colère des viticulteurs concernés, qui manifestent, jeudi 6 février à Paris, devant les locaux de l'Inao, l'institut national de l'origine et de la qualité. C'est l'organisme qui, en France, dessine la carte des vignobles.
Au départ, l'Inao devait décider jeudi d'exclure 64 communes de l'AOC Bourgogne, dont le secteur de Chablis. Finalement, l'institut tranchera plus tard, le sujet ne figure plus à l'ordre du jour de la commission nationale. Un travail complémentaire va être mené par l'institution, qui entend ainsi calmer la colère d'un très grand nombre de viticulteurs bourguignons, ulcérés par ce projet.
De lourdes pertes financières redoutées
Exclure de l'AOC Bourgogne le secteur de Chablis, tout comme le nord de la Côte d'or et les environs de Dijon serait une aberration, pour Manuel Olivier, un viticulteur près de Dijon qui s'est confié à France Bleu Bourgogne : "Nous ne sommes pas d'accord pour que la Bourgogne soit ailleurs que la Bourgogne. Vive le Beaujolais dans le Beaujolais, vive la Bourgogne dans la Bourgogne." Selon lui, la perte de l'AOC pourrait diviser par deux le prix de ses vins.
Si ce viticulteur vise le Beaujolais, c'est parce que dans le projet de l'Inao, le secteur de Chablis sortait de l'AOC Bourgogne, quand de nombreuses communes du Beaujolais, elles, y restaient. Le monde à l'envers, dénoncent certains. Pourtant, ce projet de découpage est le fruit d'un long processus, mené par des experts, sur des critères très précis. Cette réflexion est donc à recommencer, pour éviter de transformer les vignes bourguignonnes en raisins de la colère.
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