: Reportage "Il nous faut des vaccins" : au salon international de l'élevage français, les professionnels inquiets de la propagation des maladies épizootiques

La fièvre catarrhale ovine, la maladie hémorragique épizootique et la grippe aviaire mettent à mal les élevages français assurent les professionnels du secteur présents au Space à Rennes.
Article rédigé par franceinfo
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Le salon international de l'élevage se tient à Rennes. (JOEL LE GALL/OUEST-FRANCE / MAXPPP)

L’élevage français organise son salon international à Rennes. Le Space a ouvert mardi 17 septembre. Au total, 100 000 personnes sont attendues jusqu’à jeudi. Il s’agit avant tout d’un salon professionnel qui regroupe 1 200 exposants venus de 120 pays. Dans les allées du salon, la profession dit son inquiétude en raison de la présence de trois maladies épizootiques.

C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a beaucoup moins d’animaux que d’habitude sur le salon et surtout moins de brebis et de moutons : à cause de la fièvre catarrhale ovine. La FCO : 2 000 foyers en France. C’est pire que les épizooties de 2007 et 2015. Jean-Roch Lemoine est secrétaire adjoint de la Fédération nationale  : "Celle-là arrive du nord et du sud. J'ai envie de dire 'Rendez-vous vous êtes cernés' mais on va se mobiliser et on va se défendre." Lui-même éleveur dans l’Aube, il s’inquiète pour la production de viande car dans certaines exploitations, c’est la moitié du cheptel qui a disparu : "Pour Noël, les gens auront un morceau d'agneau dans leur assiette s’ils veulent bien en acheter. Pour Pâques à mon avis, ça risque d'être plus compliqué. Il va falloir qu'ils remplacent les brebis qui sont mortes suite à la maladie."

"Sauver l'élevage en France"

D’où l’importance de vacciner, insiste-t-il. Comme son collègue du secteur bovin, Jean-François Guihard président d’Interbev : "Pour enrayer ces maladies, il nous faut des vaccins." Pour lutter cette fois contre un autre virus transmis par un moucheron piqueur : la MHE, maladie hémorragique épizootique qui touche les vaches. Près de 800 foyers dans le pays. Il regrette le manque de doses. L’État a commandé de quoi vacciner une vache sur 18 en France : "On est très très loin du compte. Si on veut sauver l'élevage en France, il faut vraiment travailler là-dessus. Autrement, ce sont les exploitations qui vont se retrouver en difficulté."

La filière qui se porte le mieux, c’est la volaille malgré la menace de la grippe aviaire. Deux foyers ont été découverts en Bretagne récemment. Jean-Michel Shaeffer est à la tête de l’Anvol, l’interprofession de la volaille de chair : "Globalement, la situation s'est quand même largement améliorée. Depuis l'année dernière, la vaccination est mise en place." À ce sujet, il demande au gouvernement de prendre des décisions en urgence : "Ils viennent d'annoncer une prise en charge à 70% mais seulement jusqu'au 31 décembre. Il est important, lorsque le futur ministre de l'Agriculture sera nommé et on espère le plus rapidement possible, qu'il prenne le dossier du financement de l'influenza aviaire à bras-le-corps." Faute de ministre, les professionnels espèrent la venue de Michel Barnier. Le chef du gouvernement est attendu également par les syndicats agricoles en manque de réponse depuis la crise de l’hiver dernier.

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