Orages : "Trop tôt pour dire si la récolte sera impactée", estime un vigneron de la Champagne
Les rafales de vent et les épisodes de grêle tombés dans l'Aisne samedi 20 juin n'ont pas épargné les vignes, mais elles ont bien résisté, rassure le président du Syndicat général des vignerons de la Champagne.
"Il est encore trop tôt pour dire si la récolte sera impactée", estime ce dimanche 20 juin sur franceinfo le président du Syndicat général des vignerons de la Champagne, Maxime Toubart. "On a eu des grêlons gros comme des balles de tennis, beaucoup de vent et beaucoup d'eau", précise-t-il. Dans le pire des cas, Maxime Toubart explique que les vignerons de Champagne ont "à peu près une vendange d'avance" grâce à "un système de réserve interprofessionnelle". "Il n'y aura pas d'incidence sur les prix." En revanche, il s'inquiète pour l'avenir : "On voit bien que le climat change très vite."
franceinfo : Les vignes ont-elles beaucoup souffert dans votre région ?
Maxime Toubart : On a eu de la grêle importante, des grêlons gros comme des balles de tennis, beaucoup de vent et beaucoup d'eau, jusqu'à 40 à 50 mm dans certains villages, en particulier dans l'Aisne et dans la vallée de la Marne. Il est encore trop tôt pour dire si la récolte sera impactée, il faudra attendre quelques jours. Moi, j'habite au Breuil, un petit village de la vallée du Surmelin. On n'a pas eu de dégâts dûs à la grêle, mais le vent a beaucoup soufflé. La vigne a résisté mais ça a bien secoué, et l'eau a coulé sur les routes et dans les villages. On va avoir une période embêtante, durant quelques jours, pour remonter la terre et la retravailler afin de remettre la vigne en place.
Après le gel, la saison est déjà abîmée ?
Oui mais, en Champagne, nous avons un système de réserve interprofessionnelle qui permet d'avoir du vin en stock, et qu'on peut débloquer sur des années comme 2021. Il n'y aura donc pas d'incidence sur le volume ni sur le prix. Nous avons à peu près une vendange d'avance. Cela permet de débloquer collectivement des volumes, pour mettre sur le marché des bouteilles de champagne destinées à être consommées pour les événements festifs de fin d'année en particulier.
La météo complique-t-elle plus qu'avant votre métier ?
Il est évident que le climat change. On a des épisodes, comme ceux qu'on a pu vivre samedi 20 juin, de plus en plus violents et brutaux. Météo France nous prévient via des alertes, mais on ne peut pas protéger les 35 000 hectares de vignobles en Champagne. On peut avoir beaucoup d'eau en très peu de temps, des dégâts de grêlons comme jamais on en avait vu. Cela casse une toiture, cela casse bien sûr les vignes. Il est évident que nous sommes les premiers spectateurs de ce qui se passe. On voit bien que le climat change très vite.
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