C’était un choix radical, et elle ne regrette rien. Il y a vingt-cinq ans, Laurence Gaillard abandonnait ses études et sa vie parisienne pour s’installer dans le Vercors. C’est ici, sur les pistes de Corrençon qu’elle rencontre celui qui deviendra son mari. Elle décide de changer de vie et de s’installer avec lui sur le plateau où ils reprendront la ferme familiale. "C'est un choix de vie radical, parce que c'est vrai, je suis originaire de la région parisienne, j’y ai vécu pendant vingt ans (…) et j'ai vite changé d'orientation professionnelle puisque je faisais des études de maths-physique, mais je ne me voyais pas travailler à la ville", se souvient Laurence qui a transmis sa passion pour ce métier à sa fille, en formation en alternance sur l'exploitation.AutodidacteSi aujourd’hui Laurence transmet à sa fille Marine son savoir-faire dans la fabrication de son Bleu du Vercors, très réputé sur le plateau, elle, se souvient qu’elle a dû tout apprendre sur le tas et qu’il lui a fallu des années pour atteindre l’excellence : "C'est surtout un savoir-faire et un toucher. C'est vrai que moi, je n'ai pas forcément fait d'école de fromagerie. C’est un peu comme la cuisine, c’est instinctif, le toucher, le goût, faut s’adapter en permanence, car le lait est une matière vivante."Avec une vingtaine de vaches, la ferme produit aujourd'hui 100 000 litres de lait et quatre tonnes de fromage par an. Un Bleu du Vercors vendu aux clients locaux, aux nombreux touristes qui fréquentent le plateau et dans plusieurs fromageries grenobloises. Tout pour conforter Laurence dans l’idée qu’elle a fait le bon choix.