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"Nous voulons ré-agriculturaliser la France", affirme la présidente de la FNSEA qui déplore "une dépendance à des pays où les produits sont moins chers"

Christiane Lambert regrette notamment l'importation massive de produits. 

Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Christiane Lambert, le 27 août 2020.  (ERIC PIERMONT / AFP)

"Nous voulons ré-agriculturaliser la France", affirme lundi 17 mai sur France Inter Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le premier syndicat agricole français alors que se tient du 13 au 24 mai la "semaine de l'agriculture française", en remplacement du Salon de l'agriculture, annulé cette année en raison de l'épidémie de covid-19.

Au coeur des priorités, la souveraineté alimentaire : "Le président de la République a déclaré le 12 mars que 'confier notre santé et notre alimentation à autrui serait folie'. Or, depuis des années, la France perd de sa souveraineté alimentaire, regrette Christiane Lambert. Nous importons 60% des fruits que nous mangeons et 40% des légumes que nous mangeons. Les industries agro-alimentaires sont fragilisées, les surfaces cultivées en France reculent : par exemple, moins 14% de surfaces cultivées en légumes en dix ans, alors qu'il y a une progression de 40% en Allemagne et aux Pays-Bas."

"Pour reconquérir l'alimentation à la française, il faut arrêter d'importer 60% de nos poulets, 80% dans les cantines. La commande publique a un rôle à jouer, c'est 8% du PIB. Or, en matière d'alimentation, les restaurations collectives cherchent toujours les produits les moins chers, pour avoir les repas les moins chers."

Christiane Lambert

à France Inter

"Quand on recherche le moins cher dans les cantines, ce sont plutôt des produits étrangers qui sont dans les assiettes des convives. Cela nuit beaucoup à notre possibilité de garder des entreprises et des emplois en France", déplore Christiane Lambert. Selon elle, "nous sommes dépendants de pays où les produits sont moins chers : l'Ukraine pour la volaille, par exemple. Pour tout ce qui est fruits et légumes, ce sont les pays du Sud - Maroc, Espagne - là où la main d'oeuvre est beaucoup moins chère."

"On ne peut pas imposer du haut de gamme ici et importer du bas de gamme tous les matins en tuant la compétitivité des exploitations agricoles, poursuit-elle. Nous sommes soumis à des transitions environnementales, que nous faisons, mais on ne peut pas nous demander de faire du haut de gamme et dire que les Français se nourriront de bas de gamme, car dans les cantines on n'a pas les moyens de payer plus. Ce n'est pas cohérent", affirme la présidente de la FNSEA.

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