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Les taxes de Donald Trump menacent 100 000 emplois en France, selon les professionnels du secteur viticole

Les exportations françaises vers les Etats-Unis ont chuté depuis la mise en place de ces droits de douane relevés, en octobre dernier. Les autorités américaines reprochent à l'UE d'avoir accordé un traitement préférentiel à Airbus.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des participants au Salon international du vin, le 10 février 2020 à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Les taxes mises en place par Donald Trump menacent 100 000 emplois en France, ont alerté des responsables du secteur, lundi 24 février, lors du Salon de l'agriculture"C'est toute l'économie des campagnes françaises qui va se trouver à mal si la viticulture souffre, a déclaré Jean-Marie Barillère, président du comité national des interprofessions des vins à appellations et indications géographiques (CNIV). "On risque 100 000 emplois directs et indirects de moins", a-t-il ajouté. La filière viticulture française emploie environ 500 000 personnes en France.

L'administration Trump applique depuis octobre des droits de douane de 25% sur les vins français, espagnols et allemands de moins de 14 degrés, en représailles au traitement préférentiel que l'UE accorderait à Airbus. Depuis, les exportations de vins français vers les Etats-Unis, leur premier marché étranger, ont chuté de façon spectaculaire (- 30% en moyenne), selon Jean-Marie Barillère.

Lors de sa visite au Salon, samedi, Emmanuel Macron a pris l'engagement de porter auprès de l'Union européenne la demande d'un fonds de compensation de 300 millions d'euros, souhaité par les viticulteurs, de façon à ce qu'il puisse être mis en place "d'ici le printemps".

"Il y a deux coupables : l'Etat français et Airbus"

Cette échéance est jugée trop tardive par Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vins et cidres de France AgriMer, qui souhaite une réponse "immédiate et appropriée". "Les metteurs en marché vont acheter leurs vins ailleurs, nous perdons des parts de marché qu'il sera très difficile de retrouver", a également souligné Jean-Marie Barillère. Par ailleurs, la filière s'inquiète de la gestion des volumes de vin qui ne seront pas exportés pour les sorties de chais avant les prochaines vendanges.

"Il y a des victimes, ce sont les viticulteurs, et derrière, toute une économie [distribution, restauration...] et il y a deux coupables, ce sont l'Etat français et Airbus", a accusé Bernard Farges, viticulteur dans le Bordelais et président de la CNAOC (Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à Appellations d'origine contrôlées) qui représente les vins AOP. Pour lui, la France a été sanctionnée "pour ses subventions illégales à Airbus", et "ce sont les campagnes et la filière viticole qui sont punies". Il souhaiterait "être sûr que les aides à Airbus sont arrêtées".

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