Face à la hausse des prix du verre, les vignerons craignent une future pénurie de bouteilles
La forte inflation, conséquence entre autre de l'invasion russe en Ukraine, fait craindre au secteur viticole une pénurie de bouteilles en verre dans les semaines qui viennent. Les prix de cette matière ont augmenté de 26% au 1er avril.
Va-t-on bientôt manquer de bouteilles de vin ? Pas du contenu, non, mais du contenant. Le verre est devenu très cher et des ruptures d'approvisionnement ne sont pas à exclure. Les vignerons croisent aujourd'hui les doigts, pour recevoir leurs flacons à temps.
Dans la cave beaujolaise de Jean-Marc Burgaud, les palettes de bouteilles vides s'accumulent actuellement, car le vigneron a su être prévoyant. Il a passé commande suffisamment tôt : "Début janvier, on m'a dit que ce serait un peu difficile. Les prix des bouteilles ont augmenté de 13,5% au 1er janvier et de 26% au 1er avril. Une bouteille valait 28 centimes, elle en vaut aujourd'hui 35 centimes."
Des ruptures d'approvisionnement possibles
En raison de l'augmentation des prix des matières premières mais aussi de la guerre en Ukraine, le verre est plus cher alors que le coût des cartons d'emballage a aussi flambé. Le prix du vin risque de s'en ressentir, selon les professionnels, à moins qu'il ne vienne tout simplement à manquer, faute de contenants. Des ruptures d'approvisionnement ne sont pas à exclure. Les vignerons craignent aujourd'hui de manquer de bouteilles pour y verser leur vin dans les semaines qui viennent.
"La saison du rosé commence et quelques vignerons sont très embêtés car ils ne peuvent pas fournir leur marché habituel", explique à franceinfo Éric Pastorino, le président de l'interprofession des vins de Provence.
"Si nous étions sûrs d'avoir des bouteilles d'ici trois semaines, cela permettrait de rassurer nos clients.
Éric Pastorino, président de l'interprofession des vins de Provenceà franceinfo
Actuellement, nous manquons de visibilité, reprend Éric Pastorino. Les fabricants de bouteilles indiquent que, face à la menace de pénurie, leurs usines tournent actuellement en continue. Ils expliquent également que la flambée des prix ne peut pas leur être imputée car elle s'explique par les cours du gaz russe, nécessaire pour chauffer les fours verriers à plus de 1 300 degrés.
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