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Reportage En Haute-Vienne, une éleveuse de bovins cherche des repreneurs depuis trois ans pour partir à la retraite

La production de viande continue de baisser, avec une réduction de 10% du cheptel bovin français en six ans, faute de repreneurs.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Maryse Célérier, dans son exploitation de bovins à Saint-Amand Le Petit en Haute-Vienne. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

"Même si j'ai l'âge et les années de cotisations, tant que les parcelles sont à mon nom, je ne peux pas partir à la retraite". Maryse Célérier est à deux ans de la retraite et recherche toujours activement un repreneur pour l'exploitation familiale à Saint-Amand Le Petit en Haute-Vienne. "J'ai eu une bonne douzaine de contacts qui devait venir au mois de février mais je n'ai pas eu de nouvelles." Le Salon de l'Agriculture, qui s'ouvre samedi 25 février, pourrait créer des vocations.

Cela fait trois ans que Maryse Célérier rencontre des difficultés pour transmettre son terrain de 53 hectares en agriculture biologique et s'occuper de sa petite centaine de vaches à lait et à viande. Son fils a suivi une autre voie. Manches retroussées, cheveux courts poivre et sel, cette éleveuse de bovins, qui a repris l'exploitation il y a 40 ans, ne s'arrête donc jamais. "Quand on a de l'élevage, quelle que soit l'heure, il faut y être. Cela fait trois ans qu'on n'est pas partis en vacances parce qu'on n'a trouvé personne pour se faire remplacer"

"Il faut être à la fois comptable et gestionnaire, véto et mécanicien, et avoir la fibre de l'élevage."

Maryse Célérier

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Selon elle, cette absence de repreneur s'explique par la polyvalence qu'exige ce métier passionnant mais peu lucratif, avec un salaire faible, les cours de la viande fluctuants et les coûts de l'énergie qui flambent.

"Il faut être sur tous les fronts"

Maryse Célérier aimerait ne pas avoir finalement à vendre ses terres à un agriculteur voisin, comme d'autres. "Le troupeau de bovins, même s'ils en ont repris une partie, n'a jamais été aussi conséquent que ce qu'avait le cédant. Cela explique aussi une partie de la baisse du cheptel en général".

Maryse Célérier, dans son exploitation de bovins à Saint-Amand Le Petit en Haute-Vienne. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

En France, le cheptel bovin a reculé de 10% en six ans. En Limousin, la production de bovins recule également. "La manière dont on pratique l'élevage aujourd'hui n'intéresse pas ou peu cette nouvelle génération, ces nouveaux porteurs de projets qui peuvent être intéressés par l'agriculture", explique Philippe Babaudou, membre du bureau de la confédération paysanne de la Haute-Vienne, qui veut encourager le système de polyculture élevage.

Philippe Babaudou, membre du bureau de la confédération paysanne de la Haute-Vienne. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

"On doit réfléchir à des modèles plus diversifiés, plus mixtes, ajoute l'éleveur. Peut-être avec moins d'animaux mais dans lesquels on retrouverait une complémentarité nouvelle, à inventer sans doute, entre des systèmes végétaux et des systèmes de production animale." Selon lui, ce serait l'une des manières de contenir la baisse du nombre de vaches alors que les importations de viande ont bondi de près de 25% l'an dernier. Au Japon, face à la pénurie d'éleveurs, certains ont équipé leurs bêtes de capteurs, des sortes de montres connectées pour vaches.

En Haute-Vienne, cette éleveuse de bovins cherche des repreneurs pour partir à la retraite : reportage de Sandrine Etoa-Andegue




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