Projet de loi sur l'agroalimentaire : "C'est pour nous l'espoir d'avoir des prix meilleurs", assure la présidente de la FNSEA
Christiane Lambert la présidente de la FNSEA a dit, mercredi, sur franceinfo, espèrer beaucoup de la présentation du projet de loi sur l'agroalimentaire.
Le gouvernement présente, mercredi 31 janvier, un projet de loi pour apaiser les relations commerciales et la guerre des prix entre agriculteurs, industriels et distributeurs. Le texte, issu des États généraux de l'alimentation, prévoit notamment un encadrement des promotions dans les grandes surfaces, un relèvement de 10% du seuil de revente à perte ou encore la possibilité pour les producteurs de fixer leurs prix en tenant compte de leurs coûts de production. "C'est pour nous l'espoir d'avoir des prix meilleurs", a expliqué mercredi sur franceinfo Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, premier syndicat agricole.
franceinfo : Pensez-vous que ce projet de loi est à la hauteur de vos attentes et du malaise agricole ?
Christiane Lambert : Nous avons beaucoup travaillé depuis quatre mois, lors des État généraux de l'alimentation et suite aux manifestations de 2015, où l'effondrement des prix a conduit à la faiblesse du revenu des agriculteurs. Je crois qu'il y a une prise de conscience aujourd'hui : le président Macron a été très ferme en annonçant cette loi. Son contenu comporte des éléments de nature à apporter des solutions. Et ces évolutions sont nécessaires, quand on voit tous ces distributeurs sans foi ni loi brader les produits, le Nutella, le Perrier ou les couches-culottes aujourd'hui, mais aussi les pommes, le lait ou la viande régulièrement. Ces pratiques-là détruisent l'économie française et au bout de la chaîne les agriculteurs.
L'inversement de la construction du prix : le fait que tout parte de l'agriculteur, sur le papier n'est-ce pas quand même une révolution ?
C'est une révolution, mais c'est juste la définition du commerce ! Quand un industriel, un producteur ou un artisan fabrique un produit, il évalue son coût de production avant de le vendre. Or, aujourd'hui, c'est le monde à l'envers : le distributeur achète des pommes 50 centimes et s'arroge le droit de les revendre trois euros. Il faut inverser cette règle-là. C'est pour nous l'espoir d'avoir des prix meilleurs. C'est aussi une façon de garder la production en France. Après avoir perdu la production industrielle, l'électroménager, le textile, la France va-t-elle laisser filer son agriculture, avec toutes les conséquences que l'on connaît sur la vitalité des territoires ?
Pour mettre fin à cette guerre des prix, un autre acteur est important : c'est le consommateur. Pensez-vous qu'il jouera le jeu, lui aussi ?
Oui, les consommateurs sont prêts. Il faut surtout que les distributeurs jouent le jeu. Les consommateurs expriment aujourd'hui la volonté d'actes d'achat différents : ils veulent plus de produits de proximité, des produits issus de l'agriculture biologique. Il faut donc que les distributeurs cessent de ne parler que des prix et qu'ils aident à satisfaire cette attente des consommateurs (…) Nous avons tendu la main aux consommateurs en leur disant : vous aimez les agriculteurs, vous êtes attachés à l'agriculteur française, alors pour deux centimes de plus sur un steak haché, ou pour un un centime de plus sur un litre de lait, vous pouvez soutenir les agriculteurs français.
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