Déserts: les vétérinaires quittent les campagnes
Déplacements peu indemnisés, gardes non rémunérées, de nombreux professionnels partent des territoires les plus isolés, au grand dam des éleveurs.
Elle était vétérinaire depuis 13 ans dans une petite commune de l'Aude. Marie-Christine Weibel vient de fermer son cabinet. Isolée sur un territoire trop grand, ses déplacements aux exploitations sont trop longs, et mal payés.
"Contrainte de travailler"
La raison de cette fermeture, elle lui déchire la voix: "Je suis contrainte de payer pour travailler. Et rendre service aux éleveurs en payant est quelque chose qui devient impossible à vivre, ni humainement ni financièrement."
Une vétérinaire s'en va, et c'est une centaine d'éleveurs bovins que l'inquiétude guette si une bête devait tomber malade. Pour Marie Vandecasteele, éleveuse de bovins, l'enjeu est vital: "Si nous n'avons pas le droit de bouger nos troupeaux parce qu'on n'a pas fait les prises de sang. Et bien la viabilité peut être menacée. C'est aussi un contrat moral avec mes animaux. Je veux qu'ils soient bien traités".
Le contraste est saisissant. 11 618 vétérinaires soignent chiens et chats dans les villes contre 6 782 seulement pour s'occuper du bétail dans les zones rurales. Un problème sur le long terme où la disparition des vétérinaires pourrait entraîner une diminution du nombre d'éleveurs. Ces derniers demandent au gouvernement un plan d'action.
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