Crise des éleveurs : des aides d'urgence difficiles à percevoir

Les éleveurs poursuivent leur mobilisation ce jeudi 28 janvier dans l'ouest de la France. Beaucoup de ces manifestants ont le couteau sous la gorge et travaillent à perte, certains d'entre eux sont même lourdement endettés.

Bertrand Robert est le dernier exploitant agricole de Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes. Tous ses voisins ont jeté l'éponge. Ce producteur vend aujourd'hui sa viande bovine 3,80 euros le kilo, alors que son coût de revient est de 4,20 euros. Le constat est simple : depuis six mois, il produit à perte.

Impossible de payer ses fournisseurs

Un cours de la viande qui baisse, trois semaines d'attente avant de pouvoir amener ses vaches à l'abattoir, Bertrand Robert ne parvient pas à se dégager un salaire tous les mois. Et les factures de ses fournisseurs s'accumulent. Au total, 20 000 euros d'impayés. Il a déposé deux dossiers de demande d'aide d'urgence à la préfecture. Un coup de pouce de 1 500 euros qui lui a à chaque fois été refusé. "On nous répond que l'on n’est pas assez endettés pour être éligible", déplore l'éleveur.

Il y a quelques années, Bertrand Robert s'est lancé dans la vente directe à la ferme, aujourd'hui cela représente les trois quarts de son activité, et c'est seulement grâce à cela que son exploitation survivra à la crise.