Colère des agriculteurs : le RN "se réveille" avant les européennes, charge le commissaire européen au marché intérieur

"Ces questions, ils n'en parlent jamais au Parlement européen". Alors que la colère des agriculteurs gronde, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, s'en prend dimanche sur France Inter au Rassemblement national (RN). Samedi, le président du parti, Jordan Bardella, a pointé la responsabilité de "l'Europe de Macron" qui veut, selon lui, "la mort de notre agriculture".

"Vous les avez entendu [parler des questions agricoles], à part hier ? Ils se réveillent ? Mais enfin, un mandat, c'est cinq ans ! Ce n'est pas trois mois avant les échéances !", charge Thierry Breton, alors que Jordan Bardella, député européen, est en campagne pour sa réélection. Il est d'ailleurs la tête de liste de son parti aux prochaines européennes. "Vous l'avez invité pour parler du secteur agricole, il y a deux ans ? Non, et pourquoi ? C'est à ce moment-là qu'on en discutait", critique-t-il encore.

L'ancien ministre français de l'Économie revient sur les griefs des agriculteurs qui se mobilisent en France, en Allemagne ou encore aux Pays-Bas. "Chacun a des problèmes qui sont légitimes", selon lui. "En France, on entend évidemment les demandes du milieu agricole. Il y en a plusieurs, et principalement le fait que dans la lutte contre l'inflation, on ne peut absolument pas faire porter tous les efforts sur le secteur agricole", ajoute-t-il. Pour lui, le gouvernement a "entendu" cette demande.

"Il faut aider le secteur agricole, les agriculteurs de notre continent jouent un rôle absolument essentiel"; souligne-t-il. L'Union européenne (UE) ne leur fait pas défaut, rappelle-t-il : "Plus du tiers du budget de l'UE, c’est-à-dire 386 milliards d'euros tous les sept ans, est dédié à l'agriculture. C'est 55 milliards en 2024 et la France est la première bénéficiaire, avec 17% de cette aide", pointe-t-il.

Thierry Breton dit aussi comprendre le sentiment, chez certains agriculteurs, d'être écrasé par la réglementation. "L'un de mes combats, c'est qu'on réduise les normes qui pèsent, pas uniquement du reste, sur le secteur agricole, mais sur l'ensemble des PME dont font partie, évidemment, beaucoup d'exploitations agricoles" et "l'engagement est pris de les réduire de 25 %". Selon lui, "on avance".