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Annulation du Salon de l'agriculture : "On va essayer de tenir le Concours général des produits et des vins en mai", indique sa directrice

L'épidémie de Covid-19 empêche la tenue du Salon international de l'agriculture à Paris, mais Valérie Le Roy, la directrice de l'événement, assure que des initiatives seront organisées en régions pour le faire vivre différement.

Article rédigé par franceinfo
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Un stand de vigneron sur le Salon de l'agriculture à Paris, le 21 février 2020. (VICTOR VASSEUR / FRANCE-INFO)

"On va essayer de tenir le Concours général des produits et des vins en mai", a indiqué Valérie Le Roy, directrice du Salon international de l’agriculture, invitée de franceinfo samedi 27 février. L'édition 2021 du SIA a été annulée dès le mois d'octobre mais les organisateurs imaginent déjà organiser une "Semaine de l'agriculture" partout en France entre le 13 et le 24 mai. 

franceinfo : Qu'est ce qui va manquer aux agriculteurs qui participent d'habitude à ce salon ?

Valérie Le Roy : Je pense que ce qui va leur manquer avant tout, c'est de pouvoir être en contact avec le public, même si cette année aura été particulière, puisque pendant les confinements, il y a eu pas mal d'initiatives locales créées par les agriculteurs avec le développement des circuits courts. Donc, il y a des liens différents avec le public. Mais indéniablement, ce qui manque, c'est le rassemblement et le collectif qui, pendant neuf jours, vit au rythme de l'agriculture, des rencontres avec les politiques, des contrats commerciaux qui sont signés. Et puis il y a le Concours général agricole avec les récompenses sur les animaux, les produits et les vins. Ce Concours général des produits et des vins, on va essayer de le tenir en mai.

D'habitude, il y a un autre hall qui n'est pas ouvert au public mais aux jurés qui viennent pour les dégustations : environ 6 500 personnes viennent déterminer quels produits et quels vins peuvent avoir les médailles de l'année. Ces finales-là sont l'aboutissement d'une sélection dans les régions. Nous les avons divisées en quatre et nous allons organiser ces finales entre le 13 et le 24 mai à Tours, Châlons-en-Champagne, Angoulême et Montpellier. Cela nous permet aussi de créer pendant ces dix jours-là un concept qui s'appelle la "Semaine de l'agriculture française" et de rallier sous notre bannière toutes les initiatives que les uns et les autres voudront monter à ce moment-là.

Est-ce que le fait d'avoir pris la décision d'annuler la Salon dès le mois d'octobre a permis de limiter l'ampleur des pertes pour vous et pour les exposants ?

Clairement, oui. Il y a un moment dans l'organisation d'un événement où forcément il faut engager des montants. Nous, en tant qu'organisateurs, mais aussi les exposants et les éleveurs, les agriculteurs, on a décidé de prendre cette décision très tôt dans la saison, au moment où ça aurait demandé des engagements à beaucoup trop de gens.

Il n'y a donc pas de salon porte de Versailles à Paris, mais des alternatives locales vont quand même se tenir ?

Oui, il y a notamment des opérations portes ouvertes : "le salon à la ferme" organisé par la Confédération paysanne pour que les Français puissent quand même venir à la rencontre des agriculteurs, les citadins notamment. C'est très positif et peut-être qu'il faudra en tirer les enseignements. On est très attentif à tout ce qui se passe en ce moment, il y a énormément d'entités qui organisent beaucoup de choses dans les régions ou dans les localités plus petites ou des lieux beaucoup plus petits.

On peut donc imaginer qu'à l'avenir, en même temps que le Salon de l'agriculture, il y ait d'autres initiatives rattachées à ce salon ailleurs en France ?

Il y avait toujours des personnes dans les territoires qui organisaient des choses à l'occasion du Salon de l'agriculture. Mais c'était un peu difficile pour eux de communiquer, étant donné la force de frappe du salon. Effectivement, le fait d'avoir une ouverture sur ce qui se passe en région, c'est une réflexion clairement liée au Covid et à ses conséquences, sur la nécessité d'avoir des jauges plus petites. Nous, on accueille chaque année 1% de la population française, c'est de l'ordre de 600 000 visiteurs. Toutes les consignes sanitaires vont certainement nous amener à réfléchir différemment.

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