"La ferme appartient à la famille depuis à peu près trois siècles, ça fait entre 15 et 20 générations. On avait peur de la voir disparaître. L’idée, c’était de reprendre notre destin en main", raconte David Estrabou. Se réinventer, ou mourir. Producteurs de lait dans le Béarn, rétribués à pertes, Cécile et David Estrabou voulaient continuer à vivre de leurs terres. Il y a 10 ans, ils ont investi 100 000 euros et décidé de valoriser eux-mêmes leur production de lait.Le circuit court, la clé du succèsÀ l’origine, les ambitions étaient modestes. D’un prévisionnel de 300 pots de yaourts par semaine, ils en vendent maintenant 15 000. "Ça se vend tout seul, on n’a aucun mérite", dit le producteur. Aucun mérite, sinon la volonté de travailler 80 heures par semaine, et se lancer au même moment dans la fabrication de fromage. Aujourd’hui le fromage, c’est l’affaire du fils : 70 tomes de vaches produites, et 200 petits fromages. La clé du succès, c’est le circuit court. "La remise directe au client, c’est ce qu’on peut faire de mieux", déclare Cécile Estrabou. Il y a quatre ans, leur tome a décroché une médaille d’argent au Salon de l’Agriculture.