Agriculture : dans l'Avesnois, la bataille de la pomme de la terre entre producteurs français et étrangers

À Ohain (Nord), une culture grignote les terrains et transforme le paysage : celle de la pomme de terre. Petit à petit, elle prend la place du bocage typique de l'Avesnois, au grand dam de Sylvain Oxoby, maire (sans étiquette) d'Ohain, qui a grandi ici. Pour préserver le bocage, le maire mène notamment un combat face à des producteurs belges et hollandais. Ils font partie des plus gros propriétaires terriens ici. Le foncier leur coûte en moyenne beaucoup moins cher en France que chez eux. Alors, Sylvain Oxoby redoute qu'ils rachètent à nouveau 100 hectares de prairies bientôt à vendre.

Des haies et des prairies qui disparaissent

Pour les agriculteurs, ce tubercule a aujourd'hui beaucoup de valeur. Le cours des pommes de terre est avantageux, et les contrats sont définis à l'avance avec l'industrie. Résultat : + 105% de terrains dédiés à ce tubercule dans l'Avesnois entre 2010 et 2023. Les usines de frites poussent comme des champignons dans la première région productrice de France. Alors, les producteurs français s'organisent, et achètent en commun des machines pour réduire les coûts et rester compétitifs face à la concurrence étrangère. Par ailleurs, avec la multiplication des champs de culture, 5% des haies et des prairies ont disparu en dix ans, ce qui aggrave des phénomènes climatiques.