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Logement, durée des contrats, salaire… Ces stations de ski qui tentent d'attirer les saisonniers

Il reste des postes de saisonniers à pourvoir dans les stations de sports d'hiver alors que la saison commencera officiellement le 16 décembre. Les employeurs en montagne s'organisent pour avoir suffisamment de monde sur le pont.
Article rédigé par Camille Marigaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le mont de la Chambre dans la vallee des Belleville en Savoie. (IMAGE BROKER / SCHOENING / MAXPPP)

Comment améliorer les conditions de travail des saisonniers et éviter les pénuries de main-d’œuvre ? En 2022, 140 000 emplois n'ont pas trouvé preneur dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration et de l'agriculture, qui font pourtant partie des principaux pourvoyeurs d'emplois saisonniers. Et c'est notamment le cas dans les stations de sports d'hiver.

Depuis deux ans et a sortie du Covid-19, les stations de ski anticipent davantage les recrutements. Certaines mairies achètent aussi des immeubles pour loger les salariés, comme à La Plagne (Savoie), qui accueille 3 000 saisonniers chaque hiver. "C'est un bâtiment qui a été racheté par la mairie dans le but de proposer des logements aux saisonniers, parce que l'on sait que le marché de l'emploi est tendu, expose Rémi Counil, responsable de l'office de tourisme. Un certain nombre de recruteurs ont encore besoin de loger leurs saisonniers, donc ces 60 appartements font du bien pour la saison qui vient."

Cette année 2023, la pénurie se fait en tout cas beaucoup moins sentir avec plus de 80% de postes pourvus, selon l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM), qui y voit aussi l'effet de la réforme de l'assurance chômage. Désormais, un saisonnier doit travailler au minimum six mois pour commencer à être indemnisé, contre quatre mois auparavant.

Ces quatre mois sont justement la durée standard des contrats d'hiver. L'opérateur Azureva, présent dans 13 destinations de montagne, s'est donc adapté. "Comme les quatre mois ne vont plus intéresser beaucoup de monde, on a fait le choix de proposer des contrats plus longs d'entrée de jeu, explique Nabila Lamharzi Mely, directrice des ressources humaines de l'opérateur. Ce sont des contrats de huit mois et demi, quitte à ce que l'on prenne à notre charge à peu près trois semaines en plus, pour proposer des contrats attractifs aux gens et les attirer en station l'hiver."

Des saisonniers en attente de meilleures rémunérations

Malgré cela, un poste sur huit n'a toujours pas été pourvu dans les 13 villages de montagne d'Azureva, surtout dans l'hôtellerie-restauration. A certains endroits, l'opérateur expérimente une nouvelle organisation, moins fatigante pour les saisonniers installés en salle et en cuisine : avec des vacations pleines, sans coupure entre deux services.

Mais le nerf de la guerre, c'est bien la rémunération, Lucas est saisonnier en hôtellerie-restauration. Il a tranché : cet hiver, il travaillera en Suisse, car les conditions en France ne lui conviennent plus. "Ce n'est pas étonnant que l'on nous propose un poste au smic, à 1 400 euros : pour nous, ça reste maigre, détaille Lucas. Il y a l'intersaison à tenir derrière. Pendant ces deux mois, on n’a pas de travail, ou alors on part en vacances, mais il faut savoir qu'on s'est soumis pendant quatre mois à une charge de travail qui est hyper importante." Force ouvrière (FO) tient mercredi 22 novembre les premières Assises des saisonniers, à Vanves (Hauts-de-Seine). Un rendez-vous organisé par la fédération qui regroupe notamment l'hôtellerie-restauration et l'agriculture. En plus de meilleures rémunérations, FO demande un statut spécifique aux saisonniers.

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