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Chômage : les chiffres de septembre seront-ils si mauvais ?

Le nombre de demandeurs d'emploi sera publié jeudi, à 18 heures. Après une baisse au mois d'août, le gouvernement s'attend à une augmentation.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le gouvernement s'attend à une hausse du nombre de demandeurs d'emploi en septembre 2013. (AFP)

Michel Sapin sort déjà la pommade. Le ministre du Travail a prévenu, mercredi 23 octobre, que les chiffres du chômage diffusés jeudi soir ne seraient "pas bons". Alors que les données publiées le mois dernier laissaient apparaître une baisse encourageante du nombre de demandeurs d'emploi, le gouvernement craint, cette fois, de subir un contrecoup. Après l'euphorie en septembre, la gueule de bois en octobre ?

Oui, car le bug de SFR va être compensé

Michel Sapin a affirmé, sur Europe 1, que les chiffres du chômage pour le mois de septembre feraient les frais du bug de l'opérateur SFR, qui avait amplifié les désinscriptions à Pôle emploi le mois précédent. "Cet incident statistique a augmenté la baisse au mois d'août, il va augmenter la hausse au mois de septembre", prévoit le ministre. Entre 21 000 et 28 000 demandeurs d'emploi de catégorie A (aucune activité) devraient ainsi être réintégrés dans les chiffres de Pôle emploi, sans compter, bien sûr, les nouveaux chômeurs.

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Oui, car l'inversion semble encore loin

Au-delà du bug de SFR, la courbe va-t-elle aussi souffrir de la comparaison entre les nouvelles inscriptions et les sorties de Pôle emploi ? Michel Sapin dit ne pas encore connaître les chiffres, mais avertit que "le mois de septembre ne ressemblera pas au mois d'août", comme pour tuer dans l'œuf les espoirs d'un second mois de baisse.

Une baisse notable du nombre de demandeurs d'emploi est peu probable, à en croire l'Insee, qui table sur une hausse du taux de chômage de 0,1 point au troisième trimestre (juillet-août-septembre). Ce taux devrait ensuite se stabiliser au quatrième trimestre, sans atteindre l'inversion promise par François Hollande. De même, l'Unédic s'attend à un "fort ralentissement" de la hausse au troisième trimestre, puis "une quasi-stabilité" au quatrième trimestre.

Plus pessimiste, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) envisage une hausse régulière (PDF) du taux de chômage jusqu'à la fin 2014, pour atteindre 11,4% (contre 10,9% au deuxième trimestre 2013). Quant aux chiffres publiés jeudi, "ils devraient augmenter très légèrement", indique à francetv info Eric Heyer, économiste à l'OFCE.

Non, car la tendance est plutôt favorable

Si les chiffres ne seront "pas bons", ils ne devraient pas non plus être désastreux. Les données d'août sont encourageantes car elles montrent un recul des entrées à Pôle emploi et une hausse des offres déposées par les entreprises. Plus largement, la hausse du nombre de chômeurs a ralenti ces derniers mois en France et, pour la première fois en deux ans, au niveau européen, le nombre de chômeurs a reculé en juillet et s'est stabilisé en août.

"Une dynamique positive de l’activité économique résultant de la reprise européenne est perceptible", estimait, fin septembre, Philippe Waechteréconomiste chez Natixis. De quoi conforter Michel Sapin lorsqu'il dit constater une "amélioration de la situation du marché du travail" et répète que le gouvernement "tiendra [son] objectif" d'une inversion de la courbe du chômage en fin d'année.

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