Assurance chômage : Bruno Le Maire plaide pour une réforme sur "la durée" et pas sur "le montant de l'indemnisation"

"Ce serait une erreur" de toucher au montant de l'indemnisation, a affirmé le ministre de l'Économie lundi.
Article rédigé par franceinfo
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Bruno Le Maire prononce un discours lors de sa visite dans les installations de l'entreprise américaine de technologie médicale GE HealthCare à Buc, près de Paris, le 11 mars 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"Il faut un dispositif d'assurance chômage où on touche à la durée et pas au montant de l'indemnisation", a plaidé lundi 18 mars sur France Inter Bruno Le Maire, ministre de l'Économie. Il est en effet favorable à réduire à nouveau la durée d'indemnisation, déjà passée de 24 à 18 mois, et affirme ainsi "partager totalement l'appréciation du Premier ministre". Mais si Gabriel Attal est favorable à un tour de vis également sur le montant, Bruno Le Maire estime lui que "ce serait une erreur" de toucher au montant de l'indemnisation.

Le ministre de l'Économie fait par ailleurs part de ses doutes sur le fait de parvenir, "à modèle social constant", au plein-emploi avant la fin du quinquennat, comme promis par Emmanuel Macron. "Le plein-emploi en France, c'est 7 % contre 5 % dans les autres pays développés", observe Bruno Le Maire. Il invite à "s'interroger sur cet écart" et évoque plusieurs raisons, notamment des "problèmes de formation, d'adéquation entre l'offre et la demande".

Mais il insiste surtout sur "le sujet de l'assurance chômage". "Nous avons aujourd'hui un dispositif d'assurance chômage dans lequel au bout d'un délai qui est court, deux ans, on peut accéder à la durée d'indemnisation la plus longue, 18 mois", note le ministre. Il considère que, "dans le fond", cela "entretient un taux de chômage à 7 % comme niveau le plus bas en France" et refuse de "s'y résoudre". Bruno Le Maire plaide à nouveau pour une reprise en main "par l'État" de l'assurance chômage. "Il faut laisser l'État gérer ce sujet", insiste-t-il.

La "responsabilité" des entreprises dans le chômage des seniors

Les entreprises "ont une responsabilité majeure" face au chômage des seniors, lance par ailleurs Bruno Le Maire. Il rappelle que le gouvernement "a mis en place un index" mais il semble vouloir aller plus loin. Bruno Le Maire se dit même "favorable à un dispositif de bonus-malus", jugeant "indispensable de protéger les seniors".

Le ministre regrette que "le taux de chômage des seniors en France [soit] beaucoup trop élevé" et que "le taux d'emploi des plus de 55 ans [soit] un des plus faibles de tous les pays développés". Cette situation est "révoltante", estime-t-il, dénonçant un "gâchis de compétences" et un "gâchis d'expérience". Il considère que "l'emploi des seniors" est "le point noir" de son bilan et souhaite le "régler une bonne fois pour toutes". "On sait que plus une personne âgée reste longtemps au chômage, moins elle a de chance de retrouver un travail. Il faut multiplier les efforts, l'accompagner, lui permettre de retrouver un emploi tout de suite", affirme le ministre.

Face à cette situation, Bruno Le Maire estime que plusieurs solutions peuvent être envisagées, notamment celle de "demander aux entreprises de faire davantage sur l'emploi des seniors". "Elles ont une responsabilité majeure pour garder les seniors dans leurs entreprises", insiste-t-il. Le ministre de l'Économie revient ainsi sur le projet du gouvernement d'aligner l'indemnisation des chômeurs de plus de 55 ans sur le fonctionnement général, en la réduisant de 27 à 18 mois. Ce projet d'abaissement de la durée durant laquelle l'allocation-chômage est versée a rencontré un tollé auprès des syndicats, mais Bruno Le Maire se défend face aux critiques. "Je ne tape pas contre les seniors, ni contre les chômeurs", assure-t-il, affirmant "faire des propositions".

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