Bistrots de nos régions : des malentendants derrière le zinc
Pour cette première série consacrée aux bistrots de région, direction L'oreille cassée à Toulouse (Haute-Garonne). L'histoire peu ordinaire de deux jeunes hommes sourds.
À Toulouse (Haute-Garonne), une oreille attire l'attention : L'oreille cassée. À l'entrée, nous recevons un baiser, ou plutôt un 'bonjour' en langue des signes comme nous l'explique notre interprète. Les propriétaires de ce bistrot sont sourds. Aux fourneaux, Sébastien Rocton, 25 ans de restauration à son actif. Derrière le bar, Jérémy Perrin, photographe de formation. Deux amis qui ont réalisé leur rêve : ouvrir un bar à tapas. S'ils savourent l'instant présent, l'aventure pour eux n'a pas été facile. "La première difficulté, c'est au niveau des banques. On a eu beaucoup de difficulté à approcher les banques. Ce qui nous a été souvent répondu c'était : la surdité, les problèmes de communication", explique Sébastien Rocton.
Partager leur univers
"On a eu aussi beaucoup de difficultés à trouver un local parce qu'on est sourd", ajoute Jérémy Perrin. "C'est plus facile, la communication se fait très bien. On peut poser des questions aussi sur le menu directement", commente pourtant une cliente. Même si ce soir, il n'y a que des malentendants, c'est l'occasion de partager leur univers. Ce duo espère un jour voir la langue des signes reconnue par la Constitution française.
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