Port du masque en entreprise : "On fait (déjà) le maximum" estiment certains salariés
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu'une réflexion était engagée sur la possibilité de rendre le masque obligatoire en entreprise. Un sujet délicat qui pourrait susciter de la colère, tant chez les salariés que chez les chefs d'entreprise.
Faut-il renforcer les gestes barrière en entreprise face au coronavirus? La question est désormais posée après l'annonce du Premier ministre Jean Castex de l'ouverture d'une réflexion sur la généralisation du masque sur le lieu de travail. Pour certains salariés, les règles sanitaires sont pourtant bien suffisantes à l'heure actuelle.
"On est une boîte de 15 salariés, il y a une partie qui travaille de chez soi et le reste ils sont au chômage partiel", explique Jawel, cadre dans une PME spécialisée dans l'expédition, basée à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. "On garde la distance, on se lave souvent les mains, on essaye de ne pas trop parler côte à côte, il y a une femme de ménage qui vient tous les jours ici. On fait le maximum, on ne pourra pas faire plus que ce qu’on fait là, à part mettre le masque tout le temps. On n’est pas beaucoup, on n’est pas tous dans le même bureau donc c’est pour ça qu’on ne le porte pas pendant toute la journée", poursuit-il.
La difficulté d'allier masque et effort physique
Même son de cloche dans le 16e arrondissement de Paris pour un groupe de cinq déménageurs, eux aussi sans masque au moment de charger 80 mètres cubes de cartons.
Au chargement on ne peut pas porter le masque parce que c’est des efforts physiques
Karim, déménageurà franceinfo
"C’est comme l’équivalent d’un sportif", explique Karim, réticent à l'idée de devoir se couvrir le visage au travail. "Pour le match du PSG ils n'ont pas porté le masque parce qu’il y a des accélérations, c’est pareil. Par contre si on fait des préparations dans des maisons ou des appartements, on met le masque parce qu'il y a moins d’efforts physiques."
Le problème des lieux clos
L'autre enjeu en milieu professionnel, c'est aussi la distanciation. Au début de l'été, la règle des quatre mètres carrés par salarié avait été abolie, au profit d'un mètre d'écart minimum. Si cette règle venait à changer elle pourrait perturber le travail d'un atelier associatif de réparation de vélos basé dans le 17e arrondissement. "La vraie problématique aussi c’est qu’on est dans un espace clos", estime Charles, l'un des salariés.
"On a des règles qui sont assez simples, c’est d’avoir uniquement trois personnes par créneau d’une heure et demi dans l’atelier. C’est vrai qu’on pourrait imposer encore plus de distanciation en limitant encore le nombre de personnes en même temps, mais finir à deux seulement, c’est un tiers du chiffre d’affaires qui s’envole", ajoute-t-il.
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