: Vrai ou faux Colère des agriculteurs : Le CETA est-il un accord qui favorise la viande bovine canadienne ?
Dans les faits, le CETA n’a pas été ratifié par la France, mais il est déjà en grande partie mis en place depuis 2017, ce qui permet à la majorité présidentielle de dire que le CETA est critiqué pour pas grand-chose. "La réalité de la consommation du bœuf canadien en France, c’est 0 , 034%", défendait Valérie Hayer, présidente du groupe Renew au Parlement européen le 25 mars sur Franceinfo.
Bien loin d’un "déferlement"
Depuis la mise en place du CETA, le bœuf canadien n’a effectivement pas déferlé sur l’Europe. L’UE a importé quelque 1 400 tonnes en 2023 et la France, 30 tonnes. La France exporte trois fois plus de bœuf français au Canada qu’elle n’importe de bœuf canadien sur son sol. Autrement dit, le Canada n’a presque pas touché au contingent de 65 000 tonnes qu’il avait négociées.
Interdiction européenne sur la viande traitée aux hormones
Est-ce que cela pourrait changer en cas de ratification totale du CETA ? Il existe des garde-fous qui empêcheraient ce fameux "déferlement de bœuf canadien dans nos assiettes". En effet, les normes européennes contiennent une interdiction concernant la viande traitée aux hormones. Or, c’est le cas de la majorité du bœuf produit au Canada.
Il faudrait donc d’abord que le pays développe sa filière sans hormones. "Là, il faudrait un coup de baguette magique, mais imaginons qu’ils arrivent à 65 000 tonnes, c’est 1% de la consommation européenne de viande bovine, ce ne serait donc pas un déferlement", explique Vincent Chatelier, économiste à l’inraé. Le Canada pourra donc bien augmenter son exportation de bœuf grâce à la ratification du CETA, mais il est peu probable qu’il puisse inonder les marchés européens.
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