Témoignages "Plusieurs centaines de milliers d'euros" : dans les collectivités locales, le montant des dégâts liés à la colère des agriculteurs se précise

Alors que les barrages routiers se lèvent progressivement, les communes et les collectivilités évaluent les dommages causés par les agriculteurs.
Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Du fumier déversé par des agriculteurs de la Coordination rurale 47 devant la préfecture du Lot-et-Garonne à Agen le 26 janvier 2024. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Les barrages se lèvent les uns après les autres sur les autoroutes, vendredi 2 février. Le mouvement de colère des agriculteurs fait une pause, avant le salon de l'agriculture à la fin du mois de février et dans l'attente de la concrétisation des promesses faites par le gouvernement. Mais pour les communes et les collectivités, l'heure est à l'évaluation des dégâts liés aux différentes actions coup de poing menées par les agriculteurs ces derniers jours.

En Haute-Vienne, la facture risque d'être salée. "Plusieurs centaines de milliers d'euros, qui pourront éventuellement atteindre le million", chiffre Stéphane Destruhaut, vice-président du conseil départemental de Haute-Vienne. Le gros des dégâts est lié aux camions qui ont été déroutés à cause des barrages. "Le passage des poids lourds sur d'autres voiries départementales, et notamment sur notre réseau secondaire, ont inévitablement empiété sur les bas-côtés et créé des ornières", explique Stéphane Destruhaut, qui demande à l'État de payer.

Agen ne va pas demander aux syndicats de payer

L'État est également sollicité à Agen, dans le Lot-et-Garonne. Mais la mairie va elle aussi mettre la main à la poche, tout comme l'agglomération. Les dégâts ont été chiffrés à 400 000 euros. Dans la ville et ses alentours, des pneus, de la paille et du lisier ont été déversés sur des supermarchés et des voies ferrées. La Mutualité sociale agricole a également été visée, mais la cible privilégiée de la Coordination rurale, syndicat majoritaire dans le département, a été la préfecture.

Jean Dionis du Séjour, le maire d'Agen, l'assure cependant : "Les agriculteurs n'ont pas cassé, ils n'ont pas franchi cette ligne-là. On avait par exemple devant la préfecture une espèce de mur impressionnant [de fumier, de palettes]. On a collecté jusqu'à 1 500 tonnes de déchets." Mais l'élu ne va rien demander aux syndicats : "Non, d'abord on soutient et ensuite, si c'est une poursuite judiciaire, on ne le fera pas", assure-t-il. La mairie de Toulouse a au contraire porté plainte contre X pour 90 000 euros de frais de nettoyage après le défilé de centaines de tracteurs le 16 janvier dernier.

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