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La justice suspend la destruction d'un bidonville à Mayotte : "Une victoire pour les habitants", se réjouit l'une des avocates qui a saisi la justice

Le tribunal judiciaire de Mamoudzou, à Mayotte, a décidé de suspendre l'opération de destruction et d'expulsion du bidonville "Talus 2" dans le quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une ruelle du bidonville "Talus 2" dans le quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou. (MORGAN FACHE / AFP)

"C'est un moment extraordinaire de justice", réagit mardi 25 avril sur franceinfo maître Flor Tercero, concernant la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou, à Mayotte, de suspendre l'opération de destruction et d'expulsion du bidonville "Talus 2" dans le quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou.

>> "On ne sait même pas où aller" : à Mayotte, le désarroi des habitants du premier bidonville visé par l’opération "Wuambushu"

L'avocate au barreau de Toulouse fait partie du collectif qui a saisi la justice en procédure de référé au nom d'une vingtaine d'habitants de ce bidonville dans le but de faire annuler l'opération initialement prévue ce mardi matin à 5 heures, heure de Paris."Cette décision est une victoire, non seulement pour l'équipe d'avocats mais surtout pour les habitants de ce quartier", se réjouit Flor Tercero. "Les habitants du quartier de "Talus 2" – Majicavo ont réussi à parler aux juges, aux autorités, à s'exprimer sur les conséquences des décisions qui étaient prises à leur encontre", poursuit-elle.

Dans cette décision, le juge des référés "ordonne au préfet de Mayotte de cesser toute opération d'expulsion et de démolition des habitats" à Majicavo, ajoutant que "la destruction des habitations (...) est manifestement irrégulière", "mettant en péril la sécurité" des habitants. "Ce moment de justice a été un vrai moment de respect des droits de la personne, de la dignité de tous ces habitants, et la satisfaction que justice soit rendue en République française est la meilleure des satisfactions possibles", conclut Flor Tercero.

L'opération d'expulsion et de destruction du bidonville est suspendue jusqu'à nouvel ordre. L'État a désormais la possibilité de déposer un recours.

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