Finances publiques : Éric Coquerel plaide pour une "politique de relance de l'activité économique par la transition écologique"
"Il faut très certainement une politique de relance de l'activité économique par la transition écologique", plaide samedi 13 avril sur franceinfo Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis. Il s'exprime alors que le déficit public de la France a atteint l'an dernier 5,5% du PIB selon l'Insee, au-delà des 4,9% initialement prévus par l'exécutif. Le président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale estime qu'il faut "revenir à un impôt plus juste, plus redistributif". Il regrette d'ailleurs l'absence de mesures concernant "la transition écologique", qu'il juge être "la dette la plus importante".
Éric Coquerel considère que ce dérapage budgétaire n'est pas pour autant "un drame". "Ça marque surtout l'échec de la politique" gouvernementale, critique-t-il. Le député insoumis est convaincu que la dette de la France "est assumable", d'autant qu'on n'est pas, selon lui, "un État en faillite". "Il ne faut pas créer un déficit pour en créer un, mais quand c'est pour investir, pour permettre à la France de fonctionner, et non pas de faire des cadeaux aux plus riches, ce n'est pas négatif", explique-t-il.
L'objectif de l'exécutif est irréaliste, selon le député
Malgré ce dérapage budgétaire, le gouvernement maintient son objectif de passer sous les 3% du PIB d'ici 2027. Le président de la Commission des finances ne voit pas trop comment cet objectif peut être rempli. "Ce serait une telle cure d'austérité", prévient-il. Éric Coquerel est donc certain que l'exécutif n'atteindra pas "cet objectif, mais il continue à donner des chiffres, parce qu'il faut les donner vis-à-vis de l'Union européenne et des marchés".
Face à ce constat, Éric Coquerel assure que "la question n'est pas, contrairement à ce que dit le gouvernement, d'augmenter les impôts pour tout le monde, mais d'arrêter de mal les baisser comme on l'a fait pendant cinq ans". Il accuse d'ailleurs le gouvernement d'avoir "baissé principalement les impôts des plus riches, même des ultra-riches".
Le président de la Commission des finances évoque plusieurs pistes de réflexion pour récupérer des recettes. "15 milliards [d'euros sont] très facilement atteignables en taxant les dividendes, les rachats d'actions", avance-t-il. Il recommande également de faire "un état des lieux des niches fiscales et des aides des entreprises sans condition". Éric Coquerel affirme que le groupe LFI à l'Assemblée nationale estime qu'il est possible de "récupérer 150 milliards d'euros par an". S'il prend en compte les votes des différents partis politiques, il estime qu'il "y aurait très facilement plus de 40 milliards d'euros à récupérer".
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