Budget de l'armée : des hauts-gradés restent inquiets
Malgré les engagements de François Hollande, qui assure que les engagements financiers seront respectés, le moral des troupes semble en berne.
"Seul un avion sur deux est capable de décoller. Seul un navire de guerre sur deux peut prendre la mer." Ce constat grinçant est dressé par Vincent Desportes, général de division de l'armée de terre, ancien directeur de l'Ecole de guerre et professeur à Science-po Paris, dans les colonnes du Parisien (article payant) lundi 14 juillet. Alors que les troupes militaires défilent pour la fête nationale, le général estime que "le moral des troupes est en baisse", à mesure que "les capacités opérationnelles diminuent".
Début juin, François Hollande a réaffirmé "les engagements financiers de la loi de programmation militaire". Cette déclaration faisait suite à la gronde des chefs d'état-major des armées de terre, de l'air et de la marine. En mai, ils ont menacé de démissionner si les engagements militaires n'étaient pas respectés. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait alors mis en garde le Premier ministre Manuel Valls sur les graves conséquences des coupes budgétaires prévues.
"Les Français ne sont plus vraiment protégés"
Mais le gouvernement se veut désormais rassurant. "Le budget de la Défense est sanctuarisé", a déclaré le porte-parole du ministère, Pierre Bayle, lors du point de presse de la Défense, jeudi 10 juillet. La nouvelle loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit toutefois une baisse des effectifs avec 34 000 postes supprimés, rappelle lundi 14 juillet le général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées au Figaro. Mais le général se dit "serein et déterminé" après les déclarations respectives de François Hollande et, dernièrement, de Manuel Valls. Le Premier ministre a, en effet, affirmé que "la Défense ne paierait pas deux fois".
Dans les rangs de "la grande muette", tout le monde ne partage pas cet optimisme. "Cette loi est basée sur des hypothèses qui ne se réaliseront pas. Elle ne tient pas compte de l'inflation. (...) Les armées n'auront plus les moyens de remplir leurs missions, déclare le général Vincent Desportes au Parisien. Les Français doivent savoir qu'ils ne sont plus vraiment protégés."
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