Standard & Poor's dégrade trois grandes banques françaises et la Caisse des dépôts
L'agence explique que l'abaissement des notes de la Société générale, du Crédit agricole, de BPCE et de la Caisse des dépôts est directement liée à la dégradation de la note souveraine de la France.
Standard & Poor's (SP) continue ses dégradations. Mardi 24 janvier, l'agence de notation américaine a abaissé d'un cran les notes de trois grands groupes bancaires français et privé de son triple A la Caisse des dépôts et consignations (CDC), bras armé financier de l'Etat. La Société générale, le Crédit agricole et Banque populaire-Caisses d'épargne (BPCE) passent ainsi de la note A+ à A.
Cette série de décisions est la conséquence directe de la dégradation de la note souveraine de la France le 13 janvier, a expliqué SP. L'agence avait effectivement placé sous surveillance les grands établissements bancaires des 9 pays dégradés de la zone euro deux jours seulement après l'annonce de l'abaissement de leur note.
• La Caisse des dépôts "logiquement" dégradée à AA+
L'agence a estimé qu'il était "pratiquement certain" que les autorités françaises viendraient au secours de la CDC en cas de difficultés, et il est donc logique que les deux notes soient alignées. "Tout changement de la note souveraine de la France ou de sa perspective aurait pour conséquence immédiate un changement similaire pour la CDC", a ainsi prévenu l'agence.
• BNP Paribas épargnée in extremis
L'agence a en revanche épargné BNP Paribas, après avoir songé à abaisser sa note. La première banque hexagonale et deuxième de la zone euro voit finalement sa note de long terme confirmée à AA-. Cette note est la quatrième meilleure possible dans l'échelle de classification de SP, ce qui fait de BNP Paribas l'une des banques européennes les mieux notées (et l'une des rares à conserver un double A).
• La Société générale, le Crédit Agricole et la BPCE relativisent
Pour la Société générale, l'abaissement de sa note constitue "une conséquence directe de la méthodologie de SP, qui intègre à notre note long terme un facteur de soutien systémique de l'Etat français". L'agence a par ailleurs indiqué tabler sur des résultats 2011 et 2012 "satisfaisants" pour le groupe, "même s'ils seront amoindris".
Dans le cas de Crédit Agricole, l'agence se dit convaincue que le groupe va assainir ses comptes, disposant de ressources suffisantes pour compenser d'éventuelles pertes supplémentaires en Grèce.
Enfin, la BPCE, dont les filiales Crédit foncier de France (CFF) et Natixis sont également dégradées, SP prévoit des revenus 2011 et 2012 en-deçà de son potentiel, mais qui devraient permettre "une amélioration graduelle de ses ratios de capital".
• Plusieurs entreprises publiques déjà dégradées
Cinq jours après la dégradation de la note de la France, Standard & Poor's avait procédé à la dégradation de la note de plusieurs entreprises semi-publiques et publiques de la zone euro. EDF, la SNCF, RTE (Réseau de transport d'électricité, filiale d'EDF), Réseau ferré de France (RFF), l'Unedic, la Cades et l'AP-HP avaient été dégradés d'un cran. Seul Aéroports de Paris avait préservé sa note A+, assortie d'une perspective négative.
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