Fin de l'A380 : quelles conséquences pour l'emploi chez Airbus ?
La direction du groupe aéronautique prévoit des reclassements en interne, alors que les commandes d'autres appareils sont en nette augmentation.
Une page se tourne pour Airbus. La direction du groupe européen a annoncé, jeudi 14 février, l'arrêt de la production de l'A380. Les dernières livraisons de ce gros porteur seront effectuées en 2021. Quid des conséquences pour l'emploi ? Quelque 3 500 personnes étaient en effet affectés à la ligne de production de l'A380 en Europe.
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Ces effectifs ne devraient toutefois pas souffrir de l'arrêt de la production. Le président exécutif du groupe, Tom Enders, évoque des reclassements internes qui permettront de répondre aux commandes toujours plus nombreuses de plusieurs appareils, et notamment du moyen-courrier A320.
Une production qui baisse progressivement
Le site de Toulouse produisait en moyenne 0,4 A380 par mois. A titre de comparaison, seize A320, quinze A330 et dix A350 devraient quitter les lignes de production chaque mois cette année. "L'arrêt de production de l'A380 n'est donc pas une catastrophe", précise à franceinfo José Folgueral, délégué adjoint CGT Airbus.
Nous avions baissé les cadences de l'A380 depuis deux ou trois ans. Ce n'est donc pas une surprise.
José Folgueralà franceinfo
"Je voudrais rester confiante en tout cas pour la partie française", a également réagi sur franceinfo la responsable CFE-CGC Françoise Vallin, chargée des site de Toulouse, Nanterre et Saint-Nazaire du groupe Airbus. C'est l'objet de toutes les discussions que l'on va avoir maintenant avec notre direction concernant les conséquences sociales de cet arrêt".
L'activité des lignes d'assemblage devrait diminuer progressivement afin de garantir la livraison des derniers A380 jusqu'en 2021. En outre, une petite équipe dédiée devra rester mobilisée pendant 25 ans, afin d'honorer une obligation contractuelle de maintien de la flotte du gros porteur d'Airbus auprès des compagnies.
De plus en plus d'intérimaires
José Folgueral fait toutefois observer que certains départs à la retraite n'ont pas été remplacés et que Airbus a recours à un nombre croissant de contrats précaires. Le représentant syndical souligne que les cadences vont augmenter, puisque le site de Toulouse devrait produire cette année entre 880 et 890 appareils, contre 800 cette année. Ses inquiétudes portent donc sur la hausse des contrats d'intérim et "bientôt des contrats de chantier" dans ce bassin d'emploi.
La directrice générale de l'équipementier Latécoère, Yannick Assouad, expliquait la semaine dernière à L'Usine nouvelle que son groupe évaluait les coûts de l'arrêt du programme. "L’impact sera très faible, dans la mesure où nous n’avons quasiment aucun temps plein" sur l'A380, expliquait-elle. Elle évoque, elle aussi, une mobilité interne pour concentrer les équipes sur d'autres programmes, notamment l'A320.
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