: Vidéo L'effarouchement des ours reconduit dans les Pyrénées
Après la mort d'un ours tué par balles en Ariège, un arrêté ministériel autorise l'effarouchement des ours bruns dans les Pyrénées. Le dispositif mis en place divise éleveurs et défenseurs de cette espèce protégée.
La ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne a tranché : un arrêté paru au Journal Officiel samedi 13 juin autorise à nouveau l'effarouchement de l'ours brun dans les Pyrénées. Mais le protocole en deux étapes ne fait pas l'unanimité auprès des anti et pro-ours. Le sujet reste très sensible.
Un dispositif contraignant pour les éleveurs
C'est une crainte ravivée chaque été. Les éleveurs de brebis ont peur de voir leurs troupeaux décimés par les ours dans les estives. L'effarouchement est donc la solution retenue par le gouvernement. Concrètement, cette intimidation doit être effectuée en deux étapes : avec l'utilisation de moyens lumineux et sonores pour éloigner l'animal des troupeaux d'abord, puis, en deuxième lieu si nécessaire, par le tir de balles non létales. Des balles conçues pour que l'animal ne soit pas tué ou lourdement blessé.
S'ils estiment que le dispositif, mis en place pour la première fois l'an dernier, marque la reconnaissance des préjudices subis, les éleveurs ne sont pas pour autant tous satisfaits. Ils auraient notamment souhaité que les autorités locales en soient chargées.
On a un protocole qui est très lourd dans sa mise en place et qui est aux mains des agents de l'état.
Philippe LacubePdt Chambre d'agriculture de l'Ariège
Un risque de dérive vers des comportements illégaux
Du coté des pro-ours, la découverte du cadavre d'une bête abattue par balles dans les Pyrénées ariégeoises la semaine dernière renforce la crainte de comportements radicaux. C'est un acte illégal commis sur une espèce protégée. Les défenseurs de l'ours, qui réclament son remplacement immédiat, estiment que l'autorisation d'éffaroucher les animaux est un signe dangereux envoyé par l'Etat et que l'expérience de 2019 n'avait pas été concluante.
Certes légalement on peut tirer sur un ours avec des balles en caoutchouc et avec une autorisation mais là quelqu'un l'a fait avec des balles réelles et sans autorisation. L'Etat a mis le doigt dans un engrenage dangereux.
Alain ReynesDirecteur de "Pays de l'ours - Adet"
30 000 euros de récompense pour retrouver le tueur
L'ONG internationale de protection de l'environnement Sea Shepherd a décidé d'offrir une prime pour tout témoignage permettant d'identifier le ou les tueurs de l'ours. Le montant, d'abord fixé à 10 000€ a grimpé à 15 000 puis 30 000€ grâce à des dons. "Du jamais vu" indique l'antenne française de l'ONG sur sa page Facebook, dont le procédé rarement utilisé en France - une récompense pour une information - a fait grincer quelques dents. Les informations seront transmises à la gendarmerie qui a ouvert une enquête. L'infraction est passible de trois ans de prison et 250 000 euros d'amende.
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