Après l'attentat de San Bernardino, Obama promet aux Américains de "traquer les terroristes"
Le président américain a fait une allocution solennelle dimanche soir. Il a appelé à ne pas céder à la peur ou à la tentation de stigmatiser les musulmans.
C'est la troisième fois, seulement, qu'ils s'exprimait depuis le Bureau ovale. Barack Obama a tenté, dimanche 6 décembre au soir, de rassurer une Amérique inquiète après l'attentat de San Bernardino. Le président a promis de "traquer les terroristes" où qu'ils soient et de vaincre le groupe Etat islamique. "La menace du terrorisme est réelle, mais nous la vaincrons. Nous détruirons l'EI et toute autre organisation qui chercherait à nous nuire", a lancé le président américain lors d'une allocution solennelle derrière un pupitre installé dans le Bureau ovale. Celle-ci est diffusée intégralement sur YouTube par La Maison Blanche.
Reconnaissant que nombre d'Américains se demandent s'ils font face à "un cancer" sans traitement, le président des Etats-Unis a appelé ses compatriotes à ne pas céder à la peur ou à la tentation de stigmatiser les musulmans. "L'EI ne parle pas au nom de l'Islam, ce sont des voyous, des tueurs", a-t-il martelé, appelant à considérer les musulmans comme des alliés plutôt qu'à "les repousser à travers la suspicion ou la haine". Pour autant, a-t-il souligné avec force, les musulmans doivent aussi assumer leurs responsabilité et lutter - sans chercher d'excuses - contre les "idéologies extrémistes" qui ont progressé au sein de certaines de leurs communautés.
Une "nouvelle phase" de la menace terroriste
Sans annoncer d'inflexion dans sa stratégie de lutte face à l'EI, Barack Obama a réitéré que les Etats-Unis ne se laisseraient pas entraîner dans une "longue et coûteuse" guerre au sol en Irak et en Syrie, où une coalition menée par Washington bombarde les jihadistes depuis plus d'un an. "Nous ne réussirons pas si nous abandonnons nos valeurs ou si nous cédons à la peur", a-t-il martelé, appelant à faire preuve de détermination face à une "menace terroriste" qui "est entrée ces dernières années dans une nouvelle phase", avec des attaques de nature différente que celles du 11-septembre 2001.
A un an de son départ de la Maison Blanche, le président américain peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie de lutte contre les jihadistes qui ont revendiqué ces derniers mois nombre d'attentats à travers le monde, dont ceux qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre. Selon un sondage CNN/ORC rendu public dimanche soir juste avant son allocution, 68% des Américains jugent que la réponse militaire face à l'EI n'a pas été assez agressive. Selon ce sondage, réalisé avant la fusillade de San Bernardino, 60% des personnes interrogées (contre 51% en mai) désapprouvent la façon dont le président fait face à la question du terrorisme. Les adversaires républicains du président démocrate ont été prompts à dénoncer l'absence d'annonces nouvelles.
"L'ennemi s'adapte, nous devons le faire aussi. C'est pourquoi ce que j'ai entendu ce soir était si décevant: pas de nouveau plan, juste une tentative peu convaincante de défendre un politique vouée à l'échec", a réagi Paul Ryan, président de la Chambre des représentants. "C'est tout ?", a ironisé le magnat de l'immobilier Donald Trump sur Twitter. "Il nous faut un nouveau président, et VITE !", a ajouté celui qui caracole en tête dans la course à l'investiture républicaine.
Is that all there is? We need a new President - FAST!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 7 Décembre 2015
Nouvel appel sur le contrôle des armes
"C'est la guerre de notre génération. Nous avons besoin d'un commandant en chef qui soit capable de mener notre pays à la victoire", a souligné de son côté Jeb Bush, l'un de ses rivaux.
Evoquant l'enquête sur l'attentat de San Bernardino, le plus meurtrier aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001, Barack Obama a souligné qu'il n'y avait à ce stade "aucune indication" que les tueurs aient été dirigés par un "groupe terroriste depuis l'étranger". "Mais il est clair que ces deux personnes avaient suivi la voie délétère de la radicalisation", a-t-il ajouté. L'EI a salué les auteurs du massacre - Tashfeen Malik, pakistanaise 29 ans, et son époux Syed Farook, un Américain de 28 ans - qu'elle qualifie de "soldats" de son califat autoproclamé, sans pour autant revendiquer leur action.
Une nouvelle fois, mais sans réel espoir d'être entendu, le président américain a appelé le Congrès à légiférer pour renforcer le contrôle des armes individuelles, les tueurs de San Bernardino ayant facilement et légalement pu se constituer un véritable arsenal.
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