Loi contre la maltraitance animale : "On savait que ce serait compliqué", admet le rapporteur général de la loi qui reste "optimiste"
"On savait que ce serait compliqué", admet mardi 20 décembre sur franceinfo Loïc Dombreval, vétérinaire, ancien député LREM et rapporteur général de la loi contre la maltraitance animale. Un an après son adoption, cette loi sur l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques et les delphinariums a pris du retard. C'est la conclusion d'un rapport d'application signé par deux députés de la majorité et de l'opposition. Loïc Dombreval reste malgré tout "optimiste" puisque "ce ne sont pas des choses qui se font en quelques jours", d'où le délai accordé par le député "avant l'application effective de la loi".
franceinfo : On imagine votre déception quand vous constatez ce retard ?
Loïc Dombreval : Effectivement, il y a un peu de retard. Les députés ont fait du très bon travail pour mettre la pression auprès du gouvernement et des services de l'Etat. Il y a malgré tout des choses qui ont été faites : il n'y a plus d'élevages d'animaux sauvages élevés pour leur fourrure en France, le certificat d'engagement pour les animaux de compagnie a également été mis en place... Mais c'est vrai que sur les sujets délicats - par exemple cette faune sauvage en captivité dans les cirques et delphinariums - il y a du retard. C'est d'ailleurs pour ça qu'on avait mis tant de délai avant l'application effective de la loi [retrait des animaux sauvages des cirques itinérants d'ici 2028 et interdiction des spectacles de cétacés dans les delphinariums d'ici trois ans] parce qu'on savait que ce serait compliqué.
Pourquoi est-ce compliqué ? Qu'est-ce qui bloque ?
Ce qui coince aujourd'hui avec les circassiens, c'est qu'il y a une tradition autour des animaux sauvages qui fait qu'ils sont très peu enclins à faciliter le travail avec l'Etat et à accélérer la mise en oeuvre de la loi. La négociation est donc compliquée et longue, on le savait puisque c'était déjà le cas avant la promulgation de la loi - les débats avaient été tendus - maintenant la loi est passée et il faut que les services de l'Etat trouvent la solution. On a encore quelques années devant nous et donc je suis optimiste.
Est-ce que vous remarquez la même inertie dans les delphinariums ?
Pour les delphinariums on observe la même inertie avec une possibilité de sortie pour eux qui est la mise en oeuvre de programmes de recherches permettant de maintenir une certaine forme de captivité de ces dauphins et de ces orques dans les delphinariums. C'est sur ce sujet que les delphinariums travaillent. Je pense que la transition est plus longue que prévue pour cette raison-là. Ce ne sont pas des choses qui se font en quelques jours.
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