Virus Ebola : un village en quarantaine
Sacrifier les uns pour sauver la vie des autres. Comment est appliquée cette disposition.
C'est la route qui conduit de la capitale Freetown, à la région d'où est partie l'épidémie Ebola. Une route désormais ponctuée de barrages. Ici on ne vérifie pas vos papiers mais votre fièvre. Piétons, voitures, bus, camions, les militaires surveillent. En cas de température, une ambulance vous conduit dans un centre de santé Après 5 heures de route et 6 contrôles, nous retrouvons une équipe de surveillance des épidémies. Nous les suivons vers le village de Kalia, décimé par le virus Ebola. Gbessay Saffa est autorisé à emprunter ce chemin boueux avec pour seule protection, un vaporisateur d'eau javelisée en cas de contact avec les habitants.
Dans ce village, Kalia, nous avons eu 29 cas. Plus de 21 sont morts à cause d'Ebola.
Depuis 12 jours, le village est en quarantaine. 7 militaires et 5 policiers y ont installé leur campement. Personne ne rentre, personne ne sort pendant 21 jours. C'est la durée maximum d'incubation du virus.
Tout le monde va bien ? Donc la quarantaine marche bien.
Il est chargé par les autorités de surveiller que tout le monde va bien Chaque matin, il passe de maison en maison. Il demande à chaque membre s'il a un symptôme faisant penser à Ebola. Dans cette famille, toutes les réponses sont négatives. Cet homme a perdu sa femme, il reste seul avec leur bébé de 9 mois. Avec la quarantaine, ce fermier ne peut pas sortir travailler et préparer la prochaine récolte. Les habitants doivent vivre avec les rations fournies par le gouvernement Les maisons ont été désinfectées. Tous ont pris l'habitude de se laver les mains régulièrement. L'homme à la casquette est le chef, Shaka Jacob.
Je suis heureux de voir qu'il est toujours en forme, la plupart des membres de sa famille sont morts.
Il raconte comment Ebola a frappé son village cet été après les funérailles d'un habitant contaminé.
On l'a enterré et après on a eu une série de personnes malades. On les a ammenés à l'hôpital.
L'hôpital confirme, c'est bien Ebola. Mais pas de place pour prendre en charge plus de 20 personnes, les malades sont renvoyés et placés à l'isolement dans ce bâtiment, l'école à l'entrée du village. Ce jeune homme est le seul survivant. Il s'occupait des villageois dans la salle de classe, il a perdu 5 membres de sa famille. Il est resté jusqu'à ce que tout le monde meurt. Il attend maintenant la levée de la quarantaine. Encore 9 jours sans infection. Désormais si un villageois tombe malade, il pourra être pris en charge dans le nouveau centre de traitement de Médecins sans frontières. Sorti de terre en un mois, 200 ouvriers terminent le chantier.
Ces dernières années, Médecins sans frontières construisait des centres Ebola provisoires. Celui-ci est fait pour durer parce qu'il faudra des mois pour venir à bout de l'épidémie.
Livraison des derniers stocks Ils vont rejoindre les cartons de combinaisons de protection. L'équipe, une soixantaine de personnes est prête.
Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas travailler la. On a beaucoup d'infirmières formées dans ce pays, on n'a pas eu à se battre beaucoup pour recruter.
Ultime vérification pour la responsable du projet.
Nous avons des cas confirmés, ils sont en train de désinfecter avant que les patients entrent.
Ce week-end, le centre a accueilli 10 premiers patients. Ils pourront être 35 dans quelques jours.
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