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Un rapport accablant confirme de graves "dérives" à l'IUT de Saint-Denis

Copinage et heures de cours payées mais jamais assurées... Un rapport d'inspection confirme de graves dysfonctionnements à l'IUT de Saint-Denis, dénoncés par son directeur qui fait depuis l'objet de menaces de mort.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Les locaux de l'IUT de Saint-Denis. ( GOOGLE MAPS)

Des cours facturés, payés, mais "pas assurés", un "système de copinage"... Un rapport d'inspection remis début avril confirme les "dérives" dénoncées par le directeur de l'IUT de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), annonce le ministère de l'Enseignement supérieur, mardi 12 mai. 

Des heures de cours payées mais non assurées

Tout débute en 2014, avec l'arrivée de Samuel Mayol à la tête de l'institut. A ce moment-là, il "a mis au jour un certain nombre de dérives sur des heures de cours, payées à des vacataires mais pas forcément assurées", explique une source proche de la direction de l'université de Paris-13, dont dépend l'IUT de Saint-Denis. Le nouveau directeur fusionne alors les deux départements de techniques de commercialisation, évinçant Rachid Zouhhad, un ancien responsable, mis en cause dans le dossier.

A la même période, Samuel Mayol découvre également, sur le site, qu'une association, nommée L'Ouverture, cache dans son local des tapis de prière et vend, sans autorisation, des sandwichs halal.

Une trentaine de menaces de mort en un an

Après avoir pointé ces dysfonctionnements, le directeur fait l'objet de plusieurs lettres de menaces de mort. Il porte plainte, tout comme l'université. La police judiciaire de Seine-Saint-Denis tente toujours de retrouver l'auteur des menaces et d'établir le lien entre les différents faits survenus à cette époque.

Le rapport d'inspection préconise des "recommandations" que "le président de l'université s'est engagé à mettre en œuvre", indique le ministère. "Une enquête administrative pourrait également sanctionner" les deux personnes mises en cause dans ce système de surfacturation, même si la décision revient à la direction de l'université.

Le directeur de l'IUT, Samuel Mayol, a appelé "la ministre de l'Enseignement supérieur et le président de l'université Paris-13 à prendre des sanctions".

"Je ne peux pas vivre normalement depuis un an", a-t-il déclaré au micro de RTL, à cause des "29 menaces reçues en un an". Il a adressé un nouveau message, sur Twitter. Comme l'indique Le Monde, une pétition du Snesup, syndicat de l'enseignement supérieur, appelle la ministre à porter plainte et a déjà recueilli plus d'un millier de signatures.

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