Ukraine : le plan d'aide de l'Europe, 11 milliards d'euros
Un plan d'aide de 11 milliards d'euros a été décidé par les ministres européens réunis à Bruxelles.
L'immeuble est situé dans un quartier populaire, Mikhaïl, Ukrainien, ancien contremaître, occupe un appartement avec son épouse. Lui parle en russe, a longtemps vécu à Vladivostock. Elle s'exprime en ukrainien et ces deux grands-parents s'opposent sur la crise. Alexandra attaque Vladimir Poutine. Son mari temporise.
Il défend son pays, comme nous défendons l'Ukraine.
Silence, moi je dis qu'il ne nous souhaite rien de bien.
Il est vrai que la période actuelle n'est pas favorable. Alexandra soutient le gouvernement provisoire de l'Ukraine. Pas Mikhaïl. Et à l'image de nombreuses familles, la Crimée s'invite dans les discussions.
Pourquoi les Russes se mêlent-ils de nos affaires ? Pourquoi viennent-ils chez nous.
La situation s'est stabilisée.
Non, rien n'est stabilisé.
Quelle que soit la situation, pour Mikhaïl, il existe toujours un peu de nostalgie.
Tout le monde était bien dans l'Union soviétique.
La remarque sonne comme un pied de nez à la nouvelle génération. En Ukraine, la situation actuelle ne laisse personne indifférent. Bonsoir François Beaudonnet, vous avez suivi ces négociations. Est-ce qu'on peut parler de diplomatie, en espèces sonnantes et trébuchantes.
François Beaudonnet: En tout cas, ça y ressemble fort. Il y a encore quelques jours, à Bruxelles, on me disait: "on n'achète pas l'Ukraine, l'Europe se sont des valeurs, c'est un projet commun, on ne va pas surenchérir sur la Russie". Aujourd'hui, changement radical de ton, l'UE annonce 11 miliards d'euros pour Kiev. Une partie sous forme de dons, 1,4 milliard d'euros. Or si il y a un accord du FMI, les premiers euros de Bruxelles pourraient arriver à Kiev dans les semaines qui viennent. Ce qui veut dire que l'Europe s'apprête à soutenir financièrement un gouverment non élu. Mais surtout, elle a compris que c'est le prix à payer pour arrimer le pays à l'Ouest. Si on regarde le total de ce que l'Europe met sur la table, ce sont les 12 milliards d'euros proposés par Moscou à Kiev. Seules les mauvaises langues pensent que ce n'est pas un hasard.
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