Tempêtes et littoral : attention aux cratères

François Hollande qui suspend la livraison des navires Mistral a la Russie. Mais d'abord, le nouveau visage de la France. Il y a quelques mois, on parlait des grosses tempêtes sur le littoral. C'est la face émergée de l'iceberg. L'érosion et la montée du niveau de l'eau rongent nos côtes.

On y accède désormais qu'avec la plus grande prudence. Derrière les barrières de sécurité, cet immense cratère n'a que quelques mois.

Quand je suis venu ici pour la première fois, je marchais au même niveau mais 40 mètres plus loin.

Difficile à croire et pourtant, ici même, en décembre 2012, une maison surplombait encore le précipice. Aujourd'hui, il n'en reste que quelques débris. Tout a été englouti en quelques secondes.

La hauteur de la falaise était de 45 mètres, ça a été projeté jusqu'à plus de 100 mètres.

Une explosion à la force colossale. Une falaise située sur la côte normande s'effondre. La chute de plus de 20.000 tonnes de roche filmée en temps réel. Les gendarmes avaient eu juste le temps d'évacuer la place. Cette érosion concerne aujourd'hui le quart du littoral français. 1700 kilomètres rongés par la mer. Un phénomène naturel qui pourrait être aggravé par le réchauffement climatique et la montée des océans. Certaines de ce falaises sont sous surveillance constante, comme celle-ci à Criel-sur-Mer. Ce géologue scrute chaque variation de l'état des parois. Le site est l'un des plus fragiles du littoral.

Il y a des volumes qui vont chuter dans l'année étant donné la fragilité qu'on peut constater en pied de falaise. On est incapable de dire quand ça va tomber. Mais on sait que c'est pour très bientôt. Il faut donc prendre les mesures à la protection des populations.

Les populations, c'est par exemple Claude Samuel. Il habite juste en haut de cette falaise. La dernière maison avant les grillages. Avant c'était une route, mais au niveau du virage, elle s'est effondrée. Pas question de partir.

J'ai 83 ans. J'espère aller jusqu'à 90 ans.

Dans cette maison.

Oui.

D'autres n'ont pas eu le choix. Sur ce terrain, en haut de la falaise, une dizaine d'habitations ont été détruites, par prévention. Car l'érosion s'accélère. Elle est aujourd'hui 3 fois plus rapide qu'il y a 30 ans. Et certaines causes sont humaines: comme cette digue qui retient les galets mais expose la falaise.

Les puissances qui sont générées par Iés courants dé témpété sont énormes. Donc ces galets vont être repris et taper les cavités et les élargir.

Plus encore que les falaises, cet hiver, ce sont les dunes qui ont souffert. Particulièrement à Lacanau, où la plage a disparu.

La plage allait jusqu'aux vagues. On avait donc 200 m de sable de plus. A marée haute, il n'y a plus rien. Un recul exceptionnel qui dépasse toutes les prévisions des experts chargés du littoral aquitain.

Ca, vous l'aviez prévu pour quand.

Plutôt autour de 2040.

Sans protection de plus contre l'érosion, on estime que la mer pourrait atteindre ce trottoir d'ici 25 ans. La ville étudie donc la possibilité de se replier sur 200 m. La relocalisation du front de mer ce serait la destruction de ces 1200 logements et de nombreux commerces. Son coût : 200 à 300 millions d'euros. Un scénario du pire auxquels les élus se préparent en espérant cette année tiendra le plus longtemps possible.