Syrie : la vie des jeunes combattants
L. Delahousse : Cette situation inquiète le gouvernement britannique qui a choisi d'être radical. Il a retiré leur nationalité a une vingtaine de ses ressortissants partis en Syrie. Voici à quoi ressemble la vie de ces jeunes combattants.
Les balles ricochent sur ce plateau désolé du nord de la Syrie. Ces hommes s'abritent des tirs des snipers du régime postés en face. Les forces de Bachar al-Assad s'opposent aux combattants islamistes. Ceux-là sont tous britanniques. Aucun d'entre eux ne parle arabe, un seul peut faire la traduction des consignes.
Ils disent que la montagne n'est pas sûre en ce moment. Ils trouvent aussi qu'on est trop visibles.
Ils ont quitté leurs familles, restées en Grande-Bretagne. Ils se sont souvent équipés eux-mêmes. Un journaliste américain converti a l'islam a pu les suivre plusieurs jours durant et leur poser la question que tous les pays occidentaux se posent.
Faites-vous partie d'Al-Qaida.
Non, jamais. Je ne suis pas un terroriste. Cela m'énerve qu'on dise cela. Si les gens pouvaient voir la bonté dans nos coeurs et voir que notre seule motivation est d'aider les populations qui souffrent, ils ne nous appelleraient pas des terroristes.
Pour prendre un exemple récent, Nelson Mandela aussi a été considéré comme un terroriste à l'époque. Je ne me compare pas à lui, mais les perceptions changent au cours de l'histoire.
Jour après jour, ces hommes acquierent la maîtrise d'armements de plus en plus lourds. Cette autre question: reviendront-ils dans leur pays avec ce savoir-faire pour utiliser leurs connaissances sur le sol britannique.
Je n'ai aucune intention de ramener le jihad ou n'importe quel autre combat au Royaume-Uni. Nous sommes ici pour sauver le peuple syrien de la terreur diabolique de Bachar al-Assad.
Une promesse que semblent croire les services secrets britanniques. Dans une audition parlementaire, ces responsables du renseignement ont estimé que la majorité des 250 jihadistes de Grande-Bretagne ne reviendraient pas commettre des attentats au Royaume-Uni. Mais pour ne prendre aucun risque, le ministre de l'intérieur a décidé de déchoir une vingtaine de jihadistes de leur nationalité.
L. Delahousse : Le conflit syrien sera l'objet d'un sommet en Suisse dans quelques jours. Une promesse d'un président vers ses alliés et ses amis, Barack Obama vient d'affirmer que ses services de renseignement, sauf situations exceptionnelles, n'espionneront plus les dirigeants des pays alliés aux Etats-Unis. On retrouve notre correspondante à Washington.
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