#NousToutes appelle à manifester ce dimanche à Paris, en hommage "aux 100 femmes assassinées depuis le 1er janvier 2022"
#NousToutes dénonce "l'inaction des services judiciaires et des gouvernements" et réclame au gouvernement plus de moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Le collectif #NousToutes appelle à manifester ce dimanche à Paris, place du Panthéon à 15 heures. Un rassemblement en hommage "aux 100 femmes assassinées depuis le 1er janvier 2022". "Un seuil symbolique qui sera franchi ce weekend", précise à franceinfo le collectif. "Nous ne voulons plus compter nos mortes !", déplore l'organisation.
Depuis janvier 2022, #NousToutes produit son propre décompte "pour représenter la réalité des violences sexistes et sexuelles". "Ce décompte qui se veut sans discrimination, porte la volonté de n'invisibiliser aucune des femmes qui sont assassinées parce qu’elles sont des femmes", souligne le collectif dans un communiqué publié samedi. "Certaines ont été tuées par un membre de leur famille, d’autres pour avoir refusé un rapport sexuel ou en raison de leur transition de genre. D’autres encore ont été poussées au suicide par des hommes violents ou par le (cyber-) harcèlement sexiste et sexuel dont elles étaient victimes. Toutes ces mortes sont des féminicides", ajoute le communiqué.
"On ne les croit pas, on minimise les faits, on retourne la culpabilité"
Dans ce communiqué, #NousToutes dénonce "l'inaction des services judiciaires et des gouvernements". Selon le collectif, les victimes de violences sont aujourd'hui encore mal accueillies parce que les agents de police "ne sont pas correctement formés". Parfois "on ne les croit pas, on minimise les faits, on retourne la culpabilité". La justice est également critiquée. "En 2020, 80% des plaintes pour violences au sein du couple sont classées sans suite. Alors qu'on estime à minima que 213 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année. Nous recensons un décès tous les 2 jours en France. 65% des victimes de féminicides avaient saisi la police ou la justice, 30% des auteurs avaient été condamnés pour des faits de violences", pointe le collectif.
#Noustoutes réclame aujourd'hui au gouvernement plus de moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes, notamment des places en hébergement d'urgence, la mise en place des téléphones graves danger et davantage de dotations envers le fonctionnement du 3919. "Nous demandons un investissement conséquent de deux milliards d'euros chaque année pour garantir que les outils déjà disponibles soient renforcés et correctement mis en place." "Nous devons agir avant que les violences aient eu lieu. Il est temps !", conclut le collectif.
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