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"J'avais l'impression d'ĂȘtre comme un chien blessĂ© qu'on laisse au bord de la route" : la dure reconstruction des femmes victimes de violences conjugales

Un rĂ©seau d’associations accompagne partout en France les femmes qui subissent des violences conjugales. En cette JournĂ©e internationale contre les violences faites aux femmes, dimanche, franceinfo vous emmĂšne au cƓur de ces actions, au sein de l'antenne de Dijon.

Article rédigé par Noémie Bonnin, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 16min
Sept hébergements sont proposés par l'association Solidarité femmes à Dijon. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint en France. Alors qu'a lieu dimanche 25 novembre la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, franceinfo a rencontré des victimes de ces violences conjugales qui tentent aujourd'hui de se reconstruire. 

"On m’a proposĂ© un studio, je prends mes marques. Ça permet de se poser, de souffler un petit peu", confie AgnĂšs. AprĂšs de longues annĂ©es de violences au sein de son couple, cette femme de 60 ans paraĂźt encore un peu dĂ©boussolĂ©e, les larmes viennent facilement. Elle a quittĂ© son foyer il y a quelques heures et s’apprĂȘte Ă  passer sa toute premiĂšre nuit loin de son conjoint.

L’association SolidaritĂ© femmes accompagne les victimes de violences partout en France. Au sein de l’antenne de Dijon, environ 500 femmes sont suivies chaque annĂ©e, comme AgnĂšs. "Dans ce studio, il y a tout, mĂȘme un petit coin pour faire sĂ©cher du linge", explique-t-elle. C’est petit, il n’y a pas beaucoup d'affaires personnelles pour le moment, mais une petite radio et une paire de chaussons indiquent qu’on a commencĂ© Ă  vivre ici. "Tout est fait pour qu’on se sente chez soi, qu’on retrouve un petit peu ce qu’on a perdu. Je peux fermer la porte, je suis tranquille. C’était important qu’on me propose cet hĂ©bergement."

Sept petits studios sont disponibles pour héberger des femmes qui quittent leur foyer. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Sept personnes sont actuellement logĂ©es par l’association, toutes au mĂȘme Ă©tage. C’est une rĂ©sidence sĂ©curisĂ©e, avec interphone, code pour faire fonctionner l’ascenseur. Les visites sont interdites, tout comme les rendez-vous devant l’immeuble. Le prix de la sĂ©curitĂ©, ou au moins du sentiment de sĂ©curitĂ©. "Je suis vraiment soulagĂ©e, apaisĂ©e aussi. On n’est plus dans la peur, dans le ‘qu’est-ce qu’il va se passer’. On pose ses valises et on peut commencer la suite", explique AgnĂšs. Elle vient de mettre fin Ă  une relation de 40 ans. "MĂȘme Ă  l’heure actuelle, quand il appelle ou envoie un message, je ne me sens pas bien. Je suis encore dans la culpabilitĂ© parce qu’il se sent abandonnĂ©. C’est trĂšs compliquĂ©. Mais je tiens bon et je me dis que je peux y arriver. Je sais que je ne suis plus toute seule, c’est le plus important. Car tout seul on n’a pas le courage de faire les choses."

Il y a eu les enfants, on a cette peur d’abandon de la personne, qui vous possùde. On est un peu sa chose.

AgnĂšs

Ă  franceinfo

Toutes les femmes suivies par SolidaritĂ© femmes ne sont pas hĂ©bergĂ©es, loin de lĂ . L’activitĂ© principale de l’association est d’accompagner les victimes sur le plan psychologique, juridique et matĂ©riel. "On n’est pas lĂ  pour prendre des dĂ©cisions Ă  leur place, on est uniquement une aide Ă  la dĂ©cision", explique Anne Joseleau, directrice de l’association depuis dix ans. "On leur explique comment ça se passe, ce qui existe et aprĂšs elles font leur choix. Et nous on les accompagne, mĂȘme si on n’est pas d’accord dans ce choix, comme le fait de ne pas dĂ©poser plainte par exemple."

L'association Solidarité Femmes à Dijon reçoit des femmes victimes de violence. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Ici, personne n’est jugĂ©, l’anonymat est garanti, aucune rĂ©ponse n’est obligatoire. L’objectif premier est de monter un "scĂ©nario de protection". Une mise Ă  l’abri, Ă  l’écart de la violence. Quand Nathalie, 40 ans, pousse la porte de SolidaritĂ© femmes, ça fait dĂ©jĂ  un an qu’elle s’est sĂ©parĂ©e de son conjoint. Plusieurs annĂ©es de violences, plusieurs sĂ©jours Ă  l’hĂŽpital, le dernier avec 30 jours d’IncapacitĂ© totale de travail (ITT). "Mon visage Ă©tait plus que dĂ©truit". Fracture du plancher de l’orbite et traumatisme crĂąnien. "Avec ce coup de poing, j’ai perdu connaissance. Mais c’est moi qui ai dĂ» ramper vers le tĂ©lĂ©phone, Ă  aucun moment il n’avait appelĂ© les secours."

"C’était toujours de ma faute, mĂȘme Ă  terre"

Nathalie explique, comme souvent dans ces situations de violences conjugales, que le mal arrive petit Ă  petit, de maniĂšre insidieuse. "Au dĂ©part on ne s’en rend pas compte, parce que c’est une fois, c’est juste qu’il me pousse. J’étais face Ă  quelqu’un qui parlait trĂšs bien, qui s’excusait. Et puis il y avait toujours des moments sympas, il revenait avec un bouquet de fleurs, etc. Il a mĂȘme essayĂ© une thĂ©rapie de couple, ça faisait envie Ă  mes copines. Mais Ă  chaque fois, il y avait un petit peu plus. Quand j’ai Ă©tĂ© enceinte, ça a Ă©tĂ© encore plus. Et puis au final ça a commencĂ© Ă  ĂȘtre des coups de poing. C’était toujours de ma faute, mĂȘme Ă  terre."

Je n’avais pas conscience de la violence telle qu’elle Ă©tait, parce qu’elle Ă©tait toujours justifiĂ©e par sa journĂ©e Ă©prouvante ou fatigante.

Nathalie

Ă  franceinfo

Si les coups sont ce qu’il y a de plus connu, l’association ne parle jamais de "femmes battues". Et pour cause : "Contrairement aux idĂ©es reçues, la rĂ©alitĂ© des femmes qui viennent nous voir, le plus souvent, ne sont pas victimes de violences physiques. Mais pour autant, ce sont de vraies violences", dĂ©crit Anne, la directrice. Humiliations quotidiennes, contrĂŽle, brimades, l’emprise psychologique peut ĂȘtre terrible aussi. Les deux formes se cumulent souvent. "Moi j’en Ă©tais arrivĂ©e Ă  un point oĂč j’avais l’impression de ne plus rien valoir, de ne plus avoir de place dans la sociĂ©tĂ©. D’ĂȘtre comme un chien blessĂ© qu’on laisse au bord de la route", raconte aujourd’hui Nathalie.

"Ces hommes-lĂ  vous dĂ©molissent", tĂ©moigne pour sa part ChloĂ©, une autre femme suivie par SolidaritĂ© femmes. "Ils savent parfaitement oĂč taper, lĂ  oĂč ça fait mal. Ils prennent l’ascendant sur vous. Ils se rendent indispensables. On croit Ă  un moment donnĂ© qu’on ne peut pas vivre si l’autre est parti. Il vous explique tout, mĂȘme comment repasser alors que vous repassez depuis 30 ans. Il m’a envahie. Petit Ă  petit il vous mange." Le calvaire de ChloĂ© a durĂ© sept ans : "Il vous critique tout le temps, vous essayez de vous adapter, si vous dites oui, ça ne va pas, si vous dites non, ça ne va pas et c’est de votre faute. Il y a toute cette culpabilitĂ©-lĂ  qu’il faut dĂ©construire et retrouver qui vous ĂȘtes. Il vous travaille la tĂȘte. C’est pour ça que ça dure si longtemps aprĂšs. Maintenant j’ai rĂ©solu plein de choses, je me sens beaucoup plus forte."

Les douloureuses raisons d’un dĂ©part souvent retardĂ©

Comment expliquer que certaines femmes restent parfois si longtemps avec un conjoint violent ? "D’abord, la violence ne dĂ©barque pas un beau matin comme ça. Cela arrive souvent progressivement et c’est fait d’allers retours, de ‘ma chĂ©rie j’ai besoin de toi je t’aime je ne recommencerai pas’, ça sĂšme la confusion chez les femmes", analyse la directrice de SolidaritĂ© femmes, Anne Joseleau.

"Une autre raison, c’est la place des enfants. Souvent, la violence physique commence au moment de la premiĂšre grossesse, parce que l’arrivĂ©e de l’enfant perturbe. Les femmes se disent ‘je ne peux pas priver mes enfants de leur pĂšre, donc je vais essayer de m’accommoder de ça'. Il y a une raison qui peut aussi ĂȘtre financiĂšre. ‘Je n’ai pas de ressources, il ne voulait pas que je travaille, donc comment je vais m’en sortir ?’ Il y a aussi la pression familiale. Dans certaines familles, on ne divorce pas." Des raisons personnelles et complexes, selon la professionnelle : "Il y a la pression que se mettent les femmes elles-mĂȘmes : ‘J’ai ratĂ© mon couple, j’ai ratĂ© ce que j’avais projetĂ© de la belle histoire avec cet homme. Il va falloir que j’avoue au monde que j’ai Ă©chouĂ© lĂ .’ Une femme victime de violences peut aussi espĂ©rer que le conjoint va redevenir celui qu’elle aimait avant, qu’elle va rĂ©ussir Ă  le faire changer".

Tubes de gouache et gants de boxe

Si ChloĂ© est aujourd’hui parvenue Ă  relever la tĂȘte (au sens propre comme au figurĂ©, elle raconte avoir pris conscience qu’elle marchait toujours courbĂ©e, le regard vers le sol), c’est grĂące aux diffĂ©rentes actions de SolidaritĂ© femmes : accompagnement matĂ©riel avec des travailleurs sociaux, travail avec des psychologues, mais aussi ateliers d’art-thĂ©rapie notamment. Comme les locaux de l’association, cet atelier est toujours fermĂ© Ă  clĂ©, mĂȘme de l’intĂ©rieur.

L’endroit ressemble Ă  premiĂšre vue Ă  un atelier classique : pinceaux, tubes de peinture, grandes tables, Ɠuvres accrochĂ©es au mur. Mais dans un coin, on remarque vite un punching-ball et des gants de boxe. "Pour les moments de colĂšre", explique CĂ©cile Charrier, la thĂ©rapeute maĂźtresse des lieux. L’une des participantes montre aussi une petite piĂšce insonorisĂ©e, "oĂč on peut crier, se dĂ©fouler. Il y a mĂȘme des grands tubes en carton qu’on peut projeter contre le mur et casser."

Un punching ball est à disposition, pour libérer la colÚre. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Peindre pour aller mieux ? L’art-thĂ©rapie est bien-sĂ»r plus complexe. En complĂ©ment du travail avec les psychologues, qui utilisent le langage verbal, lĂ  c’est le corps qui parle. "Je ne donne pas de consignes. Chacune va vers ce qu'elle a envie d’exprimer et aprĂšs moi je questionne, je propose, j’induis. Je ne dis pas ‘tout le monde va faire une peinture sur tel thĂšme’", raconte CĂ©cile. Surtout, ne pas imposer. Laisser venir. "Je fais le lien avec le vĂ©cu de violences. Dans ces cas-lĂ , on a un rapport Ă  son dĂ©sir et au dĂ©sir de l’autre qui est particulier. Toutes ces personnes ont grandi avec un dĂ©sir imposĂ© et du coup, ont une incapacitĂ© ou une impossibilitĂ© d’entendre leur propre dĂ©sir. Donc tout le travail de thĂ©rapie, c’est de pouvoir entendre oĂč est le dĂ©sir et le besoin. AprĂšs, une fois qu’on s’entend, il faut aussi parvenir Ă  s’autoriser."

Quand les violences et la soumission ont durĂ© des annĂ©es, voire des dizaines d’annĂ©es, certaines choses sont ancrĂ©es. "Il y a des rĂ©flexes, c’est terrible. Quand une femme, pendant l’atelier, fait tomber quelque chose derriĂšre le canapĂ©, il y en a une autre qui va se lever et va directement aller le chercher, parce qu’elle a pris comme fonctionnement rĂ©flexe de rendre service, d’ĂȘtre celle qui est lĂ  pour aider, pour soutenir l’autre. Il faut dĂ©construire ce genre de choses", dĂ©crypte la thĂ©rapeute. Alors que donne cet art exutoire ? "Des choses lourdes. Il y a parfois des reprĂ©sentations des violences subies, sexuelles par exemple. Ou une femme peut prendre un morceau de terre, modeler la figure de l’agresseur et puis avoir besoin d’écrabouiller cette figure-lĂ ."

Des ateliers d'art-thérapie sont proposés. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

L’art-thĂ©rapie m’aide beaucoup, pour retrouver une confiance en soi, pour se dire qu’on n’est pas nulle, parce qu’on l’a beaucoup entendu, ça.

Chloé

Ă  franceinfo

Dans l’atelier d’art-thĂ©rapie, on peint, on boxe, on pleure. "Toutes les personnes qui ont vĂ©cu la violence ont un regard sur elles-mĂȘmes qui est abĂźmĂ©. Donc il y a tout un travail de rĂ©paration. L’art est un moyen de valorisation de soi", poursuit CĂ©cile. "En 2013, j’ai commencĂ© l’art-thĂ©rapie, deux mois aprĂšs j’avais le courage de partir de chez moi, tĂ©moigne ChloĂ©, je n’avais que mon sac Ă  main, j’ai fait le 115." Quand elle raconte son vĂ©cu, elle a la plupart du temps le regard fixe, pas dans les yeux, pour ĂȘtre bien concentrĂ©e, sĂ»re d’utiliser les bons mots. "Ici, comme on est dans un lieu sĂ©curisĂ©, on n’a pas peur de tester des choses. Si on se trompe, ça ne va pas nous dĂ©truire." Au dĂ©part, ChloĂ© ne faisait que des traits. Elle a mis longtemps Ă  mettre de la couleur dans ses dessins. Aujourd’hui elle trace en quelques minutes de beaux aplats jaunes et bleus, lumineux, magnifiques. "Avec l’art-thĂ©rapie, on commence Ă  ouvrir une toute petite porte. Et puis on agrandit, on creuse."

Les femmes peuvent utiliser tous les supports et tous les types d'art. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

La confiance, Nathalie, elle, confie l’avoir perdue "avec la vie". Travailler en groupe lui permet de retisser du lien. "C’est une sorte de deuxiĂšme famille. Un petit cocon, un espace oĂč on se sent protĂ©gĂ©e, alors qu’à l’extĂ©rieur, on est vulnĂ©rable Ă  tellement de choses. Le groupe prend soin de vous, dans des situations oĂč vous n’ĂȘtes plus capable de prendre soin de vous-mĂȘme. On a vĂ©cu plus ou moins des choses similaires, on partage."

Des violences courantes, aucun milieu épargné

Ces situations de violences conjugales ne sont l’apanage d’aucune classe sociale : "On a tous les milieux, tous les Ăąges, toutes les configurations possibles. DerniĂšrement on a eu une femme mĂ©decin, par exemple. On a des travailleurs sociaux, des personnes de milieux sociaux plus modestes (oĂč se rajoute, en plus de la question de la violence, la question de la difficultĂ© sociale), des vous, des moi, des madame tout le monde qui sont avec des monsieur tout le monde. On a des jeunes de 18/20 ans et puis des dames de plus de 80 ans", rappelle Anne Joseleau.

Une salle d'attente dans les locaux de l'association Solidarité femmes, à Dijon. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Beaucoup de monde, donc. C’est ce qui a impressionnĂ© CĂ©cile Hilal, la nouvelle secrĂ©taire de l’association, quand elle est arrivĂ©e il y a un mois et demi. "Ce qui m’a Ă©tonnĂ©e surtout, c’est le nombre de coups de fils de personnes qui appellent pour la premiĂšre fois. Il y a des tas de nouveaux cas, juste sur le dĂ©partement de la CĂŽte d'Or, je ne pensais pas que c’était Ă  ce point-lĂ ." Toute la journĂ©e, elle rĂ©pond aux femmes, les oriente, prend des rendez-vous avec les psychologues et les travailleurs sociaux. Souvent aussi, elle rappelle les heures et les jours des entretiens dĂ©jĂ  calĂ©s. "Elles sont dans une pĂ©riode oĂč les choses sont un peu confuses", comprend la nouvelle employĂ©e, qui fait face aussi, bien sĂ»r, Ă  des appels d’urgence. "J’ai eu une femme qui Ă©tait enfermĂ©e dans sa chambre, qui venait de subir des coups. LĂ , on a appelĂ© l’assistante sociale de la gendarmerie, parce qu’elle avait dĂ©jĂ  appelĂ© les gendarmes. Ils avaient dit qu’ils ne pouvaient pas se dĂ©placer parce que c’était dans le cadre du couple et que ça ne les regardait pas."

Entre situations d’urgence et travail au long cours, l’association SolidaritĂ© femmes combat les violences conjugales depuis 35 ans, en prenant en compte les difficultĂ©s et contradictions. À l’image d’AgnĂšs, dans son nouveau studio sĂ©curisĂ©, loin de son conjoint. SoulagĂ©e mais anxieuse. "Je m’inquiĂšte un peu quand mĂȘme, est-ce qu’il va arriver Ă  se dĂ©brouiller tout seul sans moi ?"

* Le 3919 - Violences Femmes Info. NumĂ©ro d’écoute national destinĂ© aux femmes victimes de violences, Ă  leur entourage et aux professionnels concernĂ©s. Appel anonyme et gratuit 7 jours sur 7, de 9h Ă  22h du lundi au vendredi et de 9h Ă  18h les samedi, dimanche et jours fĂ©riĂ©s.

Le reportage franceinfo de Noémie Bonnin

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