Bracelet "anti-rapprochement" : "On est face à un décombre macabre qu'il faut absolument interrompre", affirme le député LREM Guillaume Vuilletet
Guillaume Vuilletet, député LREM du Val d'Oise était l'invité de franceinfo jeudi 10 octobre. Auteur d'une proposition de loi examinée à l'Assemblée nationale, il appelle à une généralisation du bracelet anti-rapprochement pour éviter de nouvelles violences conjugales.
"On est face à un décombre macabre qu'il faut absolument interrompre, et cette mesure est très efficace, c'est pour ça qu'on veut la mettre en place en urgence", a expliqué ce jeudi sur franceinfo, le député LREM du Val d'Oise Guillaume Vuilletet. Il a déposé une proposition de loi, examinée ce jeudi à l’Assemblée nationale, notamment pour systématiser le bracelet "anti-rapprochement" en cas de violences conjugales.
"Ce dispositif fait en sorte que l'on connait la position relative du conjoint violent par rapport à la victime potentielle. Ça sonne des deux côtés, ça signale à l'un et à l'autre qu'ils sont trop proches par rapport à la distance de sécurité, et donc ça impose au conjoint violent d'aller plus loin", explique le député. Le bracelet s'applique aux personnes qui ont déjà été condamnées, et celles qui sont visées par une procédure. "On remarque qu'une partie de ces féminicides se font avant même la condamnation, parce que la violence ne se jugule pas par des procédures en la matière", ajoute-t-il.
Une mise en place début 2020
Au total, 121 féminicides ont eu lieu en 2018, selon le décompte du ministère de l'Intérieur. D'après le collectif des Femen, 114 femmes en ont été victimes depuis le début de l'année. "Cela demande de la logistique, ça coûte des sous, c'est pour ça que la garde des Sceaux s'est engagée à débloquer entre 5 et 6 millions d'euros pour que ce soit mis en place dès début 2020, c'est aussi ça l'urgence. Je suis à peu près convaincu que nous arriverons à un accord", déclare Guillaume Vuilletet.
"On ne peut pas aller plus vite que la musique", affirme le député, expliquant que le dispositif est "assez privatif de libertés". "On peut dire à quelqu'un 'vous devez être à telle heure chez vous parce que vous êtes assigné à résidence', là pour le coup c'est un peu différent. On ne va pas empêcher ces femmes de vivre leur vie. À la personne violente, on va lui dire 'vous n'allez pas bouger vous, mais vous devez quand même vous éloigner'. C'est un contrôle plus compliqué, plus rigoureux, ça demande de respecter des libertés individuelles", explique-t-il.
Le dispositif existe en Espagne depuis 2009, et il est "extrêmement efficace" d'après Guillaume Vuilletet : "1100 ont été installés et il n'y a aucun cas de récidive". "C'est regrettable de ne pas l'avoir testé" auparavant, regrette le député, "on le met directement en action sans même l'expérimenter".
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