"Il y en a assez d'être tout le temps aux aguets" : le bracelet électronique attendu par les femmes menacées par leur ex
Ce bracelet est prévu depuis plus de deux ans par la loi mais pourtant, il n'a encore jamais été expérimenté.
Depuis deux ans et demi, la loi française prévoit un dispositif électronique de protection anti-rapprochement (Depar) dans le cadre de violences conjugales. Pourtant, il n'a encore jamais été expérimenté. La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a annoncé un Grenelle des violences conjugales pour septembre. La ministre de la Justice, Nicole Belloubet a annoncé des mesures de lutte dont la généralisation du bracelet électronique pour les conjoints violents. Mais, les femmes victimes de violences conjugales continuent à s'interroger.
On pourra vivre un petit peu, souffler.
Une femme victime de violences conjugalesà franceinfo
"Qu'est-ce qu'on attend ? Je ne sais pas ce qui bloque ?", questionne Adeline. "Pourquoi ils ne mettent pas ça en place ? Pourquoi ils ne l'ont pas fait depuis longtemps ? On a hâte qu'ils le fassent concrètement", s'exaspère la référente de l'association "Putain de guerrières" en Île-de-France. Victime de violences conjugales, elle explique en avoir "assez d'être tout le temps aux aguets, de tout le temps surveiller, de tout le temps vouloir savoir où il est pour être protégée et protéger [ses] enfants". Avec la mise en place du Depar, elle "n'aura plus cette contrainte".
Une technologie pointue et onéreuse
Pour Béatrice Brugère, si le bracelet électronique tarde à se mettre en place, c'est surtout par manque de moyens. La secrétaire générale du syndicat unité magistrat Force ouvrière explique qu'"il faut que ce soit des bracelets électroniques qui ne soient pas passifs, mais qui donnent la possibilité d'une intervention rapide, que la personne qui ne respecte pas ses obligations, soit tout de suite neutralisée. Sinon, ça n'a pas beaucoup d'intérêt".
Ces bracelets électroniques ont un coût et sont donc "plus chers, plus pointus en termes de technologie et sur lequel on est très mal doté aujourd'hui au sein des ministères de la Justice". La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, prévoit aussi de modifier la loi pour appliquer la mesure, même à ceux qui n'ont pas encore été condamnés.
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