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Vidéo Jean-Marie Le Pen : "C'est Marine Le Pen qui a choisi le bras de fer"

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 7 min
Complément d'enquête : "Jean-Marie Le Pen répond aux questions de Nicolas Poincaré"
Complément d'enquête : "Jean-Marie Le Pen répond aux questions de Nicolas Poincaré" Complément d'enquête : "Jean-Marie Le Pen répond aux questions de Nicolas Poincaré"
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Jean-Marie Le Pen a accordé un entretien à Nicolas Poincaré à l'issue de la diffusion d'un portrait du leader historique du Front national dans le hors-série du magazine "Complément d'enquête" du 23 juillet. Il parle de sa fille, de la vie politique et de ce qui pourrait advenir…

Après le portrait de Jean-Marie Le Pen diffusé le 23 juillet dans le hors-série du magazine Complément d'enquête sur France 2, le cofondateur du Front national a répondu aux questions de Nicolas Poincaré. Le journaliste et l'homme politique sont assis dans les fauteuils rouges emblématiques de l'émission, posés sur la pelouse de sa propriété de Montretout dans les Hauts-de-Seine, héritée à la fin des années 1970 du cimentier Hubert Lambert.

Sa vie politique semble mal se terminer avec le conflit qui l'oppose à sa fille Marine ? "Non, pas du tout. Je viens de gagner devant le tribunal de grande instance de Nanterre qui a annulé les décisions qui me faisaient grief. C'est elle qui a choisi de faire ce bras de fer. Je me suis contenté de répondre." Considérait-elle qu'il était devenu un obstacle à sa carrière ? "Je pense que cela lui a été suggéré et que c'est en échange d'un soutien ou d'un appui qu'on a dû lui promettre. Elle s'est résignée à ce petit crime politique que constitue la tentative d'éviction du fondateur du Front national."

À ses côtés, l'empêcherait-il de devenir présidente de la République ? "La dernière élection à laquelle j'ai participé, les européennes, j'ai dû faire 33 % des voix en PACA et j'ai fait élire cinq députés européens. Le discours que je tiens reçoit l'approbation des électeurs, autrement, ils ne m'auraient pas élu." Serait-ce notamment à cause du "détail' sur lequel il est récemment revenu ? "L'adversaire utilise les moyens qu'il croit les plus dangereux pour moi. Si on fait de la politique, toute la vie, on prend des coups, quand on est sincère et qu'on fait de la politique pour des idées, il faut le dire, non conformistes."

"La vie commence toujours demain"

Jean-Marie Le Pen préfère-t-il toujours ses filles à ses nièces, ses nièces à ses voisines ? "J'avais dit qu'il y avait des exceptions… Mais je préfère mes filles à mes nièces. La philosophie de ma hiérarchie de comportement demeure valable." Empêché de se présenter aux européennes, il avait présenté sa femme Jany. Le Front national a-t-il été construit comme une entreprise familiale ? "Non ! Pas du tout ! C'était la réponse du berger à la bergère. Comme on voulait se débarrasser de Le Pen, j'imposais le nom Le Pen quand même en la personne de ma femme ou de n'importe qui d'autre qui eût porté mon nom."

A-t-il aidé Marine ? "Je ne l'ai pas aidée. Elle s'est présentée aux élections. J'ai en effet soutenu sa candidature et elle a été élue démocratiquement contre un candidat de grande valeur aussi, M. Gollnisch. Je ne regrette pas mon choix de l'époque, même si aujourd'hui je semble avoir eu tort." Est-ce un échec d'être en rupture avec deux de ses filles ? "C'est un épisode cornélien, assez rarissime, mais je n'en porte pas la responsabilité et j'assume tout à fait le rôle qui est le mien." Rétablira-t-il un jour le contact avec sa fille Marine ? "J'espère. La vie commence toujours demain. On ne sait jamais… Si le nom de Le Pen lui pèse, elle a la possibilité d'en changer, moi non. Elle peut transformer son concubinage en mariage. Elle peut se débarrasser du nom. Personnellement, ça ne me gêne pas."

Jean-Marie Le Pen a-t-il pensé un jour être président de la République ? "Sincèrement, je l'ai peut-être craint au second tour de la présidentielle de 2002. J'ai pensé que le président sortant n'ayant pas fait 20 % des voix, il ne fallait pas exclure l'hypothèse d'une déferlante populiste qui m'aurait porté à la présidence de la République. J'aurais fait contre mauvaise fortune bon cœur et accepté la responsabilité. Je ne me suis jamais rasé en pensant être président de la République." Cela le différencie-t-il de sa fille Marine ? "Je n'ai jamais fait plus de 18 % aux présidentielles. Elle non plus. Seuls des événements peuvent amener cette hypothèse à se réaliser, mais ils seraient tragiques. Ils vont venir, ils viennent. Ce qu'il y a de terrible, c'est que moi, je m'en rends compte."

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