: Vidéo 13h15. ECPAD : comment filmer la mort de ses camarades en étant militaire ?
Les soldats de l'image montent souvent au front avec leurs camarades militaires. Caméra au poing, ils peuvent être témoins de la mort d'un de leurs frères d'armes. Viviane et Morgan le savent et continuent de faire leur métier, sans trop y penser. Extrait de "13h15 le dimanche" du 27 septembre.
Pour chaque soldat de l'image, d'hier et d'aujourd'hui, filmer la mort de ses camarades quand on est soi-même militaire demeure un cas de conscience. Les opérateurs de l'actuel Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD), créé en 2001, n'échappent pas à la règle.
En treillis, caméra à la main au milieu du Sahel, Viviane sait qu'elle peut être confrontée à la mort des militaires qu'elle suit. "On n'est jamais préparée à rencontrer l'agonie sur le terrain ou la mort d'un de nos soldats. On va continuer à filmer, à faire notre travail. On sait que cela peut arriver, mais si on y pense tout le temps, forcément, on va se bloquer", dit la jeune femme casquée et également armée.
"Ça reste difficile"
Ces militaires reporters de guerre montent en première ligne avec leurs camarades pour photographier et filmer les combats. "Un compatriote mort directement devant moi, je n'en ai personnellement jamais vu, affirme Morgan, un autre soldat de l'image présent dans cette partie de l'Afrique. Des blessés, oui."
Il se souvient d'une autre opération extérieure : "Le pire restera l'Afghanistan en 2011. C'est un des mandats où l'on a le plus perdu de bonshommes en trois mois, dont le sergent Vermeille [photographe militaire au Sirpa Terre Images de Lyon] qui est mort dans un attentat. Pour les cérémonies, lors des levers de corps, pour un cameraman ou un photographe, et surtout pour un militaire, ça reste difficile."
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