Tribune de médecins pour lutter contre la désinformation médicale : "On est là pour demander au gouvernement et aux élus de prendre leurs responsabilités", lance un signataire
"On est là pour demander au gouvernement et aux élus de prendre leurs responsabilités, au nom de la santé publique", lance, lundi 29 janvier sur franceinfo, Jérôme Barrière, oncologue et co-signataire d'une tribune publiée dans L'Express pour lutter contre les fausses informations médicales.
Les sociétés savantes et syndicats représentatifs de dizaines de milliers de médecins et de chercheurs sonnent l’alarme en signant une tribune pour alerter contre la désinformation. Le but : lutter contre les partisans des thèses complotistes et antivax, présents notamment sur les réseaux sociaux et qui s'en prennent aux médecins dont Jérôme Barrière, victime d'attaques du rappeur Booba à qui il avait reproché d'avoir partagé de fausses informations sur le vaccin contre le Covid.
Les médecins cibles d'insultes, de diffamations et de menaces
"A ce jour les menaces n'ont été que virtuelles en ce qui me concerne", précise le médecin qui note que depuis le Covid, "les médecins qui prennent position, qui tentent d'informer sont régulièrement la cible d'insultes, de diffamations, de menaces..."
En tant que médecin, Jérôme Barrière estime que le corps médical ne peut pas laisser dire n'importe quoi : "On ne peut pas laisser dire à une heure de grande écoute par exemple à la télévision ou sur les réseaux sociaux que la vaccination anti-Covid provoquerait par exemple des lymphomes. Tout ça ne repose sur rien".
L'oncologue remarque que ceux qui affirment ce genre de choses "n'ont souvent pas de contradicteurs". "Les médias, une minorité, pas tous, ne sont pas inquiétés par exemple par l'Arcom. Donc on est aussi là pour dire qu'il faut faire quelque chose".
Le projet de loi contre les dérives sectaires
Parmi les mesures que Jérôme Barrière souhaite voir être mises en place, il y a un "renforcement de la loi". Il mentionne le projet de loi contre les dérives sectaires examiné par le Parlement et rappelle la partie introduisant "la notion de délit pour ceux qui incitent à abandonner ou à dénigrer un traitement médical reconnu".
Le médecin aimerait également qu'il y ait une "réflexion sur la propagation de fausses nouvelles dans la presse qui est normalement interdite en cas de troubles à l'ordre public" mais qui pourrait l'être aussi en cas de "mise en danger de la vie d'autrui par la propagation de fausses informations non contrôlées".
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