Téléthon : une nouvelle vie pour Chonticha, guérie de sa maladie des globules rouges
La jeune femme était atteinte de béta-thalassémie.
Le Téléthon, c'est ce week-end, au beau milieu des manifestations de "gilets jaunes". Certains évènements ont d'ailleurs été annulés en prévision d'éventuels débordements et violences. Cette année, le Téléthon met l'accent sur les victoires obtenues. Exemple avec la béta-thalassémie, une maladie des globules rouges, que les chercheurs ont réussi à guérir.
Une maladie dont était atteinte Chonticha, qui a été guérie depuis que les médecins lui ont modifié le gène qui l'obligeait à des transfusions de sang chaque mois : "Ça change beaucoup, c'est comme si on avait une nouvelle vie. Parce qu'avant, on essaye de fuir la maladie, de ne pas y penser, mais elle nous rattrape toujours, finalement", explique la jeune Thailandaise, arrivée en France il y a dix ans.
60 000 bébés atteints de béta-thalassémie chaque année dans le monde
À cause de la béta-thalassémie, son corps ne fabriquait plus de globules rouges. Les malades doivent donc recevoir du sang neuf, être transfusés tous les mois, toute leur vie, sinon, c'est la mort assurée avant l'âge de dix ans. 60 000 bébés naissent dans le monde chaque année avec cette maladie. "Avant, j'allais tous les mois à l'hôpital, explique-t-elle. Avec la transfusion, toute la journée, à force, ça nous fait mal. Au milieu du mois, on sait que c'est presque le moment de retourner à l'hôpital puisqu'on devient pâle, on a plus de forces, on ne peut plus faire de sport et même monter l'escalier, on ne peut pas", raconte la jeune femme.
Mais maintenant j'ai oublié tout ça, je peux dire que je suis une personne normale, comme tout le monde
Chonticha, ancienne maladeà franceinfo
Un traitement efficace
Grâce à la recherche financée par le Téléthon, les chercheurs ont prélevé des cellules souches de Chonticha, leur ont ajouté un gène médicament, qui a modifié les anomalies, puis les cellules ont été réinjectées par intraveineuse. Une injection, et c'est fini, c'est de l'histoire ancienne. "On a un traitement qui est efficace pour la très grande majorité des patients et on espère que c'est un traitement en une fois pour la vie", explique Philippe Leboulch, chercheur au CEA et à l'université d'Harvard.
Et cette technique suscite de grands espoirs pour une autre maladie du sang, la drépanocytose qui touche plus de quatre millions de personnes dans le monde : "Là, avec le même vecteur, on a des résultats très prometteurs chez des patients. Des études plus étendues vont être publiées bientôt", se félicite Philippe Leboulch.
On a bon espoir de rejoindre le succès qu'on a eu dans la thalassémie pour la drépanocytose
Philippe Leboulch, chercheur à l'université d'Harvardà franceinfo
Aujourd'hui plus de 100 000 personnes meurent chaque année de la drépanocytose, demain, peut-être plus aucun.
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