Sur les réseaux et dans les cours d'école, la cyber-violence se multiplie
Poursuivis jusqu'aux toilettes
Ils n’étaient que 9% il y a deux ans. Aujourd’hui 18% des élèves se disent victime de cyber-violence. Insultes par texto, diffusion d'une vidéo personnelle sur Internet et sur les réseaux sociaux, les modes de violence et de harcèlement se sont multipliés.
Le phénomène inquiète élèves et parents même si les établissements scolaires sont vigilants, comme le rappelle Justine Atlan, directrice de l’association "E-enfance" : "Il y a une sensibilisation de plus en plus forte au sein des établissements scolaires, heureusement. Les enfants hésitent moins à signaler ce type de problèmes, c’est peut-être aussi ce qui explique ces chiffres à la hausse" .
"Sur les réseaux sociaux, les enfants sont de plus en plus jeunes."
Plus de détection donc, mais aussi plus d’actes malveillants : "C’est une réalité : les usages rajeunissent. Les enfants sont de plus en plus tôt sur les réseaux sociaux. Cela démultiplie les actes" . Avec des pratiques en nette croissance : ainsi de plus en plus d’enfants se disent épiés aux toilettes : "Cela s’est toujours fait. Mais c’est vrai qu’avec ces téléphones qui font aussi appareil photo, les élèves sont davantage tentés de voler des instants d’intimité. Voire même d’aller jusqu’au chantage." explique la directrice de l’association "E-enfance".
Groupes Facebook et auto-harcèlement
Plus généralement, les élèves sont bien conscients que chacun de leurs gestes, chacune de leurs paroles peut se retrouver en ligne par l’intermédiaire d’un camarade indélicat. Une pression sociale avec laquelle tous composent, même si beaucoup la déplorent. "Il y a des personnes qui s’unissent contre une autre sur Facebook en créant un groupe pour l’insulter. Ce n’est pas très sympa" reconnait une élève.
Autre phénomène dont la croissance inquiète : l’auto-harcèlement. Des ados lancent des appels à les insulter, quand ils ne s’envoient pas carrément eux-mêmes des messages violents à l’aide de faux profils. En 2013, une jeune britannique de 14 ans, Hannah Smith avait été retrouvée pendue. L’enquête avait menée au réseau social Ask.fm qui, à travers un système de questions et d’anonymat est un haut-lieu du cyber-harcèlement. La jeune fille y avait reçu de nombreux messages de haine. Elle en avait écrit elle-même l’immense majorité.
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