Harcèlement entre ados : Facebook ouvre un site de prévention
"Facebook propose des outils pour vous aider à faire face aux menaces et au harcèlement. (…) Voici quelques conseils sur ce qu’il faut faire et ne pas faire : Ne répondez pas. Ne gardez pas cela pour vous. Documentez et conservez les messages"
Ces conseils peuvent sembler déconcertants, voire déplacés, sur la familière page bleue et blanche du réseau social. Pourtant ils traduisent une réalité cruelle, celle de centaines d’adolescents, très nombreux à l’utiliser, et trop souvent victimes de harcèlement. Trop confiants, pas à même de se défendre, certains sont victimes voient leur intimité attaquée, sont victimes de chantage ou essuient des humiliations en ligne.
Déjà averti plusieurs fois de ce phénomène, Facebook a mis en place ce mercredi un portail de prévention, une version française de celle qui existait déjà aux Etats-Unis. Pas trop tôt : dès 2009, la Commission européenne avait demandé aux réseaux sociaux d'améliorer les mesures de protection des enfants. "Dès qu'une personne signalera un harcèlement via les liens de signalement Facebook, elle sera dirigée vers le portail, sur lequel elle pourra trouver tous les conseils utiles sur la conduite à adopter ", a exposé le groupe dans un communiqué.
Vidéo et dessins de prévention
Vidéo de présentation, dessins, interviews, la page propose de nombreuses entrées selon les situations, selon que l’internaute soit un adolescent, un parent ou un enseignant. On y trouve par exemple un guide vidéo sur "Comment résoudre les conflits sur Facebook". Sur une musique légère, on apprend comment envoyer un message à un ami pour lui demander de retirer une photo ou un texte qui ne nous plaît pas, ou comment signaler ce contenu à Facebook. Dommage, les vidéos ne sont pas encore traduites en français.
"Ils sont à un âge où ils ne savent pas communiquer"
Le site a été créé en collaboration avec les ingénieurs de Facebook, le "Center for Emotional Intelligence" de l'Université de Yale et l'association e-Enfance. Pour la présidente de cette association, Justine Atlan, bien souvent, les ados victimes de harcèlement ne savent pas comment se défendre. "C’est normal, ils sont à un âge où ils ne savent pas communiquer , rassure-t-elle. L’idée était de leur proposer une entrée en matière, une phrase toute faite à envoyer comme cela ou à personnaliser, pour dire : ce que tu fais me fait du mal, est-ce que tu pourrais arrêter ?"
Les affaires de harcèlement sur les réseaux sociaux sont de plus en plus courantes. 6% des élèves en France disent être victimes de cyberharcèlement, d’après l'Observatoire international de la violence scolaire. Ces situations connaissent parfois un dénouement tragique pour l’adolescent. En octobre 2013, un jeune homme de 18 ans, victime de chantage sur Facebook, s'était donné la mort à Brest.
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