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Ce que l'on sait de la collision entre un car et un camion qui a fait 43 morts à Puisseguin en Gironde

Les deux véhicules se sont heurtés sur une route départementale à Puisseguin, près de Libourne, avant de s'embraser.

Article rédigé par franceinfo
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A Puisseguin, en Gironde, après la collision entre un autocar et un camion qui a fait 42 morts le 23 octobre 2015.  (THEILLET LAURENT / MAXPPP)

C'est l'accident de la route le plus meurtrier depuis plus de trente ans en France. 43 personnes, principalement des personnes âgées, mais aussi un enfant de trois ans, sont mortes dans la collision entre un car et un camion, vendredi 23 octobre, à Puisseguin, près de Libourne (Gironde).

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Les deux véhicules se sont embrasés après un choc frontal sur une route départementale. L'autocar transportait un club du troisième âge pour un voyage touristique d'une journée. Selon la préfecture, huit personnes ont échappé aux flammes, quatre sont gravement blessées.

Quel est le bilan de l'accident ?

Selon le dernier bilan de la préfecture, 43 personnes sont mortes dans l'accident. Il s'agit de 41 des 48 passagers du bus, du conducteur du camion et de son fils, un enfant de trois ans qui se trouvait dans la cabine du poids lourds.

Huit personnes ont réussi à se sortir de l'autocar en flammes, dont le chauffeur du véhicule. On compte quatre blessés graves – deux victimes de traumatismes crâniens et deux brûlés – et quatre blessés légers. Les deux brûlés ont été évacués vers le CHU de Bordeaux par hélicoptère. 

C'est l'accident de car le plus meurtrier depuis 1982, date de celui qui avait coûté la vie à 53 personnes à Beaune, en Côte d'Or, en grande majorité des enfants.

Qui étaient les passagers ?

A bord du car se trouvaient des personnes de plus de 70 ans, qui appartenaient au Petit Palaisien, le club du troisième âge Petit-Palais-et-Cornemps (Gironde). La maire de cette commune rurale, Patricia Raichin, a perdu trois membres de sa famille dans l'accident, selon Sud Ouest et France 3

Les victimes sont donc originaires du village, mais pas seulement. D'autres passagers habitaient les communes alentours : Lussac, Saint-Christophe-de-Double, Saint-Sauveur, Camps-sur-I'lsle, Saint-Seurin-sur-l'Isle et peut-être Saint-Médard-de-Guizières. Dans une conférence de presse, le procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, a précisé qu'il faudrait trois semaines pour identifier formellement les corps.

Le car était parti de la commune de Petit-Palais-et-Cornemps, une commune de 756 habitants, à seulement sept kilomètres du lieu de l'accident. Il se rendait à Arzacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, pour un voyage touristique d'une journée, explique au Parisien le président du club de marche de la commune. Selon France 3 Aquitaine, ils s'y rendaient pour visiter la Maison du jambon de Bayonne. 

Comment s'est déroulé l'accident ?

Les deux véhicules, un car de tourisme et un camion de transport de bois qui roulait à vide, circulaient sur la départementale 17, sur la commune de Puisseguin. Ils sont entrés en collision frontale, à 7h30 du matin, avant de s'embraser. Les pompiers "ont fait face à un gigantesque brasier", selon le ministère de l'Intérieur.


Le parquet de Libourne a ouvert une enquête pour déterminer les raisons du drame. Selon plusieurs riverains joints par francetv info, le choc s'est produit dans une série de virages "très dangereuse"Voici une carte du lieu de l'accident.

Carte de situation de l'accident qui a fait au moins 42 morts à Puisseguin (Gironde).  (GOOGLE EARTH / FRANCETV INFO)

Selon le maire de Puisseguin, le chauffeur du camion, qui venait de l'Orne, a "perdu le contrôle de son véhicule". Celui-ci se trouvait en travers de la route quand il a été percuté par le car. "Le bus a vu arriver l'accident, il a tenté de l'éviter", a expliqué le maire sur RTL, mais la route est étroite. Le chauffeur du car, qui est sorti vivant de la collision, "n'a rien pu faire d'autre que d'activer le mécanisme des portes pour permettre à quelques-uns de sortir, ce qui a été le cas".

La route restera bloquée pendant trois jours pour permettre toutes les recherches nécessaires à l'enquête.

Quelles sont les réactions à ce drame ?

Un numéro vert a été mis en place par la préfecture de la Gironde, à destination des familles (0 800 009 763). Une cellule psychologique a été ouverte à Puisseguin, dont la salle des fêtes a été transformée en chapelle ardente.

"Le gouvernement français est totalement mobilisé sur cette tragédie", a réagi le président de la République, François Hollande, qui s'est dit "plongé dans la tristesse à cause de ce drame", en marge d'un déplacement en Grèce. Il se rendra sur place "le moment venu".

Le Premier ministre, Manuel Valls, et les ministres de l'lntérieur et des Transports, Bernard Cazeneuve et Alain Vidalies, se sont rendus à Puisseguin, tout comme le maire de Bordeaux, Alain Juppé. Sur RMC, le député de Gironde Noël Mamère fait le lien entre cet accident et la libéralisation du transport par autocar. Une réaction un peu rapide : celle-ci concerne des trajets sur de longues distances.

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