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"Ça ne va pas responsabiliser les jeunes conducteurs" : dans les auto-écoles, la période probatoire du permis raccourcie n'enchante pas

"Est-ce que ça marchera vraiment ? Ça m'étonnerait", estime le gérant de deux auto-écoles parisiennes.

Article rédigé par franceinfo
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Au 1er janvier 2019, la période probatoire du permis de conduire pourra passer de trois à deux ans contre un stage facultatif d'une journée. (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

Au 1er janvier 2019, la période probatoire du permis de conduire pourra passer de trois à deux ans, contre un stage facultatif d'une journée. La Sécurité routière l'a annoncé jeudi 23 août. Cette formation post-permis sera réservée aux conducteurs novices, entre 6 et 12 mois après l'obtention du document. Le tout pour un prix qui est estimé entre 100 et 200€ selon l'auto-école.

Des écoles de conduite où, notamment à Paris, la mesure n'est pas accueillie avec enthousiasme. Céline, qui va passer le permis pour la 4e fois, en a entendu parler juste avant de venir faire son heure de conduite. Elle sait déjà que ça ne l'intéresse pas. "Je ne trouve pas ça bien pour les jeunes conducteurs, ça ne va pas du tout les responsabiliser", estime-t-elle.

On pourrait proposer ce stage mais sans mettre derrière la petite carotte de gagner des points pour ça.

Céline, en apprentissage de la conduite

à franceinfo

L'apprentissage du permis de conduire coûte en moyenne 2 100 € à Paris. Dans l'auto-école qu'elle fréquente, Céline devra rajouter 120€ pour ce stage. Un investissement qu'elle n'est pas prête à faire. "Le fait de devoir payer un stage et des heures supplémentaires alors que ça déjà a été un certain investissement au démarrage, ça n'est pas accessible à tous", regrette la future jeune conductrice. "Ça veut dire qu'on ne sera pas tous égaux. Ce n'est pas équitable."

Son moniteur, Julien Dhordain, dirige deux auto-écoles à Paris. Il va proposer ces stages post-permis, mais reste sceptique sur leur attractivité : "Tout ce qui peut amener une réactualisation des connaissances, c'est toujours intéressant. Mais comme il n'y a aucune obligation à le faire, est-ce que ça marchera vraiment ? Est-ce que des gens voudront le faire ? Ça m'étonnerait."

Des formations de sept heures, en petits groupes

L'idée de ce stage vient d'une commission réunie par la Délégation à la sécurité routière. "Ce sera des petits groupes, en salle", explique Xavier Savignac, l'un des membres de la Délégation. Il s'agira "de formation de sept heures, sur la base du volontariat, et pour tous les conducteurs", détaille-t-il. "On va proposer des scénarios, les analyser avec eux et travailler sur cet aspect-là."

Lui y voit un enjeu de sécurité routière. Surtout pour les jeunes conducteurs, qui sont la cible prioritaire. "Quand on sort du permis, on n'a que 370 km dans les pattes, contrairement à quelqu'un qui a fait la conduite accompagnée qui aura minimum 3 000 km. Il faut travailler ce manque d'expérience, il ne faut pas le laisser libre comme ça, dans la nature."

Au départ, ce type de stage ne sera disponible que dans les auto-écoles qui ont le label du ministère de l'intérieur, soit à peine 50 établissements dans tout le pays.

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