Les fameuses négociations commerciales entre distributeurs et industriels pour fixer les prix de l'agroalimentaire se sont terminées dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 mars. Selon l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), il faut s'attendre à des hausses de 10 à 12 % des prix des produits. En début de chaîne, les producteurs plaidaient aussi, comme les industriels, pour relever les prix. INFOGRAPHIES >> Panier de courses franceinfo : le prix de nos 37 produits du quotidien en forte augmentation en janvier, découvrez la situation dans votre départementUne bonne rémunération des producteurs est impossible pour l'heure, s’agace Isabelle Rouiller, éleveuse de vaches laitières dans l’Orne : "Les grands patrons des grandes distributions, il faut peut-être qu'ils réalisent que les coûts de matières premières augmentent pour tout le monde. C'est peut-être à eux aussi de prendre des fois un tout petit peu moins de marges.""Mon ressenti, c'est que la grande distribution cherche à s'en mettre toujours un peu plus dans la poche."Isabelle Rouiller, éleveuse de vaches laitièresà franceinfoMême si les industriels obtiennent 10 % de hausse en supermarché, ils doivent combler l’explosion de leurs charges, seule une partie revient donc aux producteurs. Thierry Henry par exemple, éleveur partenaire d’un supermarché, vient de voir ses prix stabilisés : "Je pense que cette année, ça a été très dur de maintenir nos tarifs au niveau de nos produits. Il fallait surtout pas que ça aille à la baisse." La bataille va continuer pour certaines filières. Sébastien Huyghe, producteurs de pommes dans le Nord, renégocie tous les 15 jours : "C'est beaucoup plus tendu, et on l'est d'ailleurs aussi.""Concrètement, nos coûts de production ont augmenté de vingt centimes. Aujourd'hui, mes pommes, je les vends dix centimes moins cher que l'an dernier. Donc, ce n'est pas logique."Sébastien Huyghe, producteurs de pommesà franceinfoSurtout que certaines enseignes font grimper les prix en parallèle. La semaine dernière, Sébastien a encore vu ses pommes Golden à 2,89 euros en rayon alors qu'il ne reçoit que 1,15 euro.