Islamophobie : la manifestation qui divise la gauche
La marche contre l'islamophobie, organisée à Paris dimanche 10 novembre, fait polémique. Certains arguments avancés et le profil de l'organisateur de la manifestation inquiètent la gauche qui, parfois, rétropédale.
Y aller ou ne pas y aller ? À gauche, le débat, toujours sensible sur l’islam et la laïcité, ressurgit, alors qu’une marche contre l'islamophobie se tiendra à Paris, dimanche 10 novembre. Certains passages du texte à l’origine de la manifestation embarrassent en effet les manifestants, qui ont multiplié les tours de passe-passe pour justifier leurs volte-face. “Moi, j’étais en train de manger des frites et des gaufres avec mes enfants donc c’est pas mon truc ! Maintenant, le dimanche, moi, je joue au foot”, s’est rétracté François Ruffin sur l’antenne de France Inter. Pendant ce temps, Jean-Luc Mélenchon, président de la France Insoumise, maintient son soutien à la marche, même s’il fait planer le doute quant à sa présence.
Le débat divise la gauche
Autre volte-face, venant cette fois de Yannick Jadot, député européen Europe-Ecologie Les Verts. “Je ne valide pas l’ensemble du texte. Le texte a très mal circulé… Mais il y a un problème avec le fait de donner toute leur place aux musulmans dans la communauté nationale”, a-t-il indiqué. En réalité, c’est le mot “islamophobie” qui pose problème, aux yeux des responsables politiques. Jugé réducteur par le Parti communiste, mais aussi par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, sur les antennes de France Info : “Ceux qui emploient cette expression s’en servent pour empêcher de critiquer l’islamisme et le communautarisme. J’en profite aussi pour dire que je respecte totalement l’islam”. En toile de fond, certaines associations présentes dimanche compliquent la présence des responsables politiques, notamment le CCIF (collectif contre l’islamophobie en France), accusé d’avoir des liens avec les Frères musulmans. Si Éric Coquerel (LFI) maintient sa présence, le PS, lui, ne participera pas à la marche.
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